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Les autorités suisses restent vigilantes après l’attaque à Barcelone

Depuis l'été 2016, la sécurité est renforcée lors des Fêtes de Genève. L'installation de blocs en béton doit empêcher les attaques aux camions-bélier (archives). KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN sda-ats

(Keystone-ATS) La Confédération reste vigilante après les attaques terroristes en Catalogne qui ont fait au moins 14 morts et une centaine de blessés jeudi. Le risque que ces actes soient imités en Suisse “s’accroît temporairement après des attentats à l’étranger”, dit-on à Berne.

“Mais de tels actes ne sont pas obligatoirement commis pour des motifs djihadistes. Ils peuvent aussi l’être pour de nombreuses autres raisons”, précise vendredi à l’ats la porte-parole de l’Office fédéral de la police (fedpol) Cathy Maret.

Fedpol “est en contact étroit avec ses homologues espagnols”. Les polices échangent des informations entre elles ou effectuent des vérifications. A l’heure actuelle, les autorités ne peuvent pas encore dire s’il existe d’éventuels liens avec la Suisse, affirme la porte-parole.

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) souligne une fois de plus que “la Suisse fait partie du monde occidental que les djihadistes considèrent comme hostile à l’islam et demeure de ce fait une cible possible d’attentats terroristes”. Ainsi, à la suite des tout récents attentats en Espagne, la menace demeure élevée en Suisse. La situation est néanmoins constamment réévaluée.

Les polices cantonales adaptent leurs dispositifs de sécurité en fonction de l’évaluation de la menace par le SRC. Elles ne voient pour l’instant pas la nécessité de renforcer les mesures, d’après un tour d’horizon fait par l’ats.

Blocs en béton

“Nous avons un dispositif en place et adapté qui permet de faire face à quasiment toutes les situations de crise”, explique à l’ats Georges Lozouet, porte-parole de la police neuchâteloise. Ce sont les individus isolés qui posent le plus grand problème, leurs actes étant impossibles à prévoir.

A Genève, les mesures de sécurité sont renforcées depuis l’été dernier, suite à l’attentat survenu à Nice le 14 juillet. Par exemple pendant les récentes Fêtes de Genève, un dispositif comprenant des blocs de béton a été mis en place pour prévenir des attaques au camion-bélier.

Un système également adopté à Baden (AG) pour la fête décennale qui devrait attirer plus d’un million de curieux durant 10 jours dès vendredi. Toutes les voies d’accès au centre-ville sont bloquées par des blocs en béton, indique la porte-parole Sandra Kohler.

A Neuchâtel aussi, le dispositif est plus important depuis 2016 et vise à empêcher l’accès aux camions-bélier. Il est notamment utilisé pour la Fête des Vendanges, qui se déroulera du 22 au 24 septembre. Les forces de l’ordre ne veulent cependant pas le divulguer. Il s’agit de moyens peu visibles; “il n’est pas question de créer de phobie”, souligne M. Lozouet.

Grands rassemblements

Les grands rassemblements font l’objet d’une attention particulière, déclare Jean-Philippe Brandt, chef du service de presse de la police cantonale genevoise. Le prochain grand défi en terme de sécurité sera le spectacle de rue fin septembre, lors duquel la compagnie de théâtre française Royal de Luxe se produira. Empêcher des attaques comme celles de Barcelone est très difficile, car on ne peut pas bloquer la circulation en ville ou en interdire l’accès à tous les camions, selon M. Brandt.

Outre-Sarine, la ville de St-Gall ne prendra pas de mesures supplémentaires lors de sa traditionnelle fête qui se déroule ce week-end. Comme elle l’a déjà fait lors de précédents gros événements, des véhicules obstruent les accès aux rues. En raison de la situation dans les pays voisins, la sécurité a déjà été renforcée en 2016 dans le chef-lieu pour les manifestations publiques. Au festival open air de Gampel (VS), qui se termine dimanche, aucune mesure à court terme n’est prise.

Dans le canton de Vaud, la police ne commente pas les mesures prises pour une manifestation en particulier, fait savoir sa porte-parole Olivia Cutruzzolà. Les attentats en Catalogne “montrent que les assaillants ne ciblent pas forcément un festival ou une manifestation organisée”.

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