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Les banques privées ont vu leurs bénéfices s’envoler en 2017

Les banques privées suisses affichent une santé fragile. Bien que leurs bénéfices aient augmenté en 2017 grâce aux marchés actions, leurs coûts sont toujours trop élevés. Et leur nombre ne cesse de se réduire (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les banques privées suisses ont vu leurs bénéfices s’envoler en 2017, profitant essentiellement de la bonne santé des marchés financiers. Après des années difficiles, de nombreux établissements affichent encore des charges d’exploitation trop élevées.

“L’évolution positive du marché des actions a engendré une croissance de plus de 200 milliards de francs des actifs sous gestion ainsi qu’une augmentation des revenus des commissions”, ont indiqué jeudi KPMG et l’Université de St-Gall.

Ces derniers ont passé au crible les performances de 90 banques privées opérant en Suisse.

Ces établissements ont vu l’année dernière leurs bénéfices nets cumulés s’envoler de 18,7% à 2,8 milliards de francs, tandis que les actifs ont progressé de 7,8% à 2616 milliards. Environ 54% des banques ont enregistré des entrées nettes d’argent frais.

“Ce résultat paraît surprenant, des afflux nets plus élevés étaient espérés en 2017”, ont souligné le cabinet d’audit et l’Université de St-Gall.

Le nombre de banques privées continue de s’amenuiser en Suisse. En huit ans, 56 établissements ont disparu, soit un recul de 34%. Fin 2018, les auteurs du rapport ont recensé 107 banques actives. “Les petites banques sans économie d’échelle ont le plus souffert: durant la période sous revue, leur nombre a diminué de 45%”, ont affirmé KPMG et l’Université de St-Gall.

Les acquisitions expliquent en partie cette hécatombe, 2017 ayant totalisé 16 transactions, un “record” selon l’étude. Les actifs gérés résultant de fusions et d’acquisitions se sont élevés à 9 milliards.

Le Tessin sous la moyenne

Le rapport pointe aussi du doigt les dépenses “toujours non maîtrisées”. Vu l’accroissement des équivalents temps plein, les charges d’exploitation ont augmenté presque autant que les revenus d’exploitation. En 2017, des dépenses plus élevées pour l’informatique et la communication ont été à l’origine de l’augmentation de 6,6% de la rubrique “autres charges d’exploitation”.

KPMG et l’Université de St-Gall ont estimé que les banques privées “ont négligé les contrôles des coûts et manqué des occasions d’améliorer les rendements des actionnaires. Ainsi, en cas de revers des marchés financiers, de nombreuses banques se retrouveraient en difficulté”.

Malgré ce constat, les coûts par employé n’ont pratiquement pas changé ces dernières années, avec une valeur médiane autour de 230’000 francs par salarié, sauf au Tessin où la moyenne se situe à seulement 179’000 francs.

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