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Les cardiopathies au coeur de la Journée mondiale sans tabac

La journée mondiale du tabac jeudi est centrée cette année sur le risque de maladies cardiovasculaires (photo d'illustration). KEYSTONE/AP/MICHAEL PROBST sda-ats

(Keystone-ATS) La journée mondiale sans tabac sera jeudi consacrée au lien entre la consommation de tabac et les maladies cardiovasculaires. En Suisse, 9500 personnes meurent chaque année des conséquences directes de la consommation de tabac, soit 25 décès par jour.

Les cardiopathies sont la deuxième cause de décès la plus fréquente après le cancer des poumons. “Avec l’hypertension, la consommation de tabac est le principal facteur déclencheur de nombreuses maladies cardiovasculaires”, précise lundi l’Association suisse pour la prévention du tabagisme dans un communiqué.

En Suisse, la consommation de tabac est directement responsable de plus de la moitié des cas d’artériosclérose (calcification des artères) chez les hommes. D’autres maladies potentiellement mortelles comme les accidents vasculaires cérébraux et la sténose des coronaires sont aussi souvent dues au tabagisme. En 2015, plus de 2000 personnes ont été hospitalisées en Suisse à la suite d’un AVC lié à la consommation de tabac.

“Les quelque deux millions de fumeurs font du tabagisme l’un des principaux problèmes de santé publique en Suisse”, indique pour sa part l’Office de la santé publique (OFSP) sur son site internet. “En Suisse, les coûts liés aux traitements médicaux de ces maladies s’élèvent à 1,7 milliard de francs par an”, précise-t-il.

Prévention insuffisante

“Fumer est néfaste, peu importe le nombre de cigarettes”, rappelle l’Association suisse pour la prévention du tabagisme. Elle considère que la Suisse ne s’engage pas suffisamment pour protéger la population contre les dangers du tabagisme et de la fumée passive. “La Suisse est pratiquement le seul pays européen à autoriser la publicité en faveur du tabac de manière si libre”, ajoute-t-elle.

Les milieux de la santé ont d’ailleurs lancé en mars une initiative populaire visant à interdire toute forme de publicité pour le tabac ciblant les enfants et les jeunes. Elle se veut une réponse au refus du Parlement de légiférer et va plus loin que le projet du Conseil fédéral. Un première réforme avait échoué en 2016 au Parlement, la majorité de droite refusant un corset trop contraignant en matière de publicité.

Une partie de la population et des décideurs politiques continue de sous-estimer la dangerosité des produits du tabac pour la santé de ceux qui les consomment et d’autrui, victimes du tabagisme passif, estime l’OFSP.

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