Les conservateurs canadiens raflent la majorité des voix
Le parti conservateur canadien a remporté la majorité des sièges à la Chambre des Communes lors d'élections législatives anticipées, son chef Stephen Harper étant reconduit dans sa fonction de Premier ministre. La gauche (NPD) est devenue le deuxième parti du pays en ravissant des voix aux libéraux et aux indépendantistes québécois.
Le parti de Stephen Harper a obtenu 166 sur 308 sièges à la Chambre des Communes, selon les résultats officiels provisoires. Les conservateurs (PCC) ont remporté 40 % des suffrages, bien plus que ne prédisaient les derniers sondages.
Bouleversement total
Au-delà de la victoire des conservateurs qui obtiennent une majorité après avoir dirigé des gouvernements minoritaires issus des scrutins de 2006 et 2008, ces élections auront complètement bouleversé le paysage politique canadien.
Le NPD confirme lui sa percée historique annoncée par les sondages, remportant 106 circonscriptions, soit presque le triple des 36 sièges occupés dans la Chambre sortante.
Ce score est de lin le meilleur de l'histoire de ce parti. Porté par le "vent du changement" annoncé par son chef charismatique Jack Layton, le NPD est assuré de devenir l'opposition officielle au gouvernement de M. Harper.
La progression fulgurante du NPD s'est faite principalement au détriment des libéraux et du Bloc québécois, littéralement laminés par la vague "orange" de la formation de gauche.
Le parti libéral a obtenu un score désastreux: il n'a récolté que 35 sièges, soit la pire défaite de son histoire. Les libéraux canadiens ont gouverné le pays pendant la majeure partie du XXe siècle.
Enfin, la chute brutale du Bloc québécois, avec seulement quatre sièges contre 47 occupés dans le Parlement sortant, annonce un tournant abrupt dans l'attitude des habitants de la province francophone et une plus grande ouverture à l'égard du Canada anglophone. Son chef Gilles Duceppe, battu dans sa circonscription de Montréal, a annoncé sa démission.
Parmi les autres points marquants du scrutin figure l'élection de la dirigeante des Verts, Elizabeth May, une première historique.