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Les consommateurs allemands réclament des bons d’achat à Volkswagen

(Keystone-ATS) La Fédération allemande des consommateurs réclame à Volkswagen une compensation en bons d’achat pour les clients touchés par le scandale des moteurs truqués. En Suisse, sa pendante romande, la FRC juge avant tout cette possibilité comme un geste commercial en plus.

“Le groupe doit assumer ses responsabilités”, a déclaré Klaus Müller, président de la fédération des associations de protection du consommateur (VZBZ), dans un entretien au journal Rheinische Post lundi. “Des bons d’achat en Allemagne seraient le minimum pour dédommager les consommateurs touchés”, a-t-il ajouté.

Ses propos font écho à des informations de presse parue ce week-end: un site spécialisé américain a rapporté que Volkswagen voulait proposer à chaque automobiliste américain dont le moteur est équipé d’un logiciel truqueur découvert en septembre un bon d’achat de 1250 dollars (1254,65 francs).

Une partie de cette somme serait utilisable uniquement chez les concessionnaires Volkswagen, pour participer à l’achat d’une nouvelle voiture ou d’accessoires, et le reste pourrait être dépensé ailleurs, a indiqué le site The Truth About Cars.

Volkswagen a confirmé préparer une action commerciale aux Etats-Unis et au Canada, dont les détails seraient dévoilés la semaine prochaine. Le groupe prévoit “des mesures différentes dans chaque marché” et se coordonne avec les autorités compétentes, a indiqué un porte-parole à l’agence de presse afp.

Premier pas

En Suisse, la Fédération romande des consommateurs (FRC) relève le geste, mais ne s’emballe pas. “C’est effectivement un pas pour ce qui va au-delà de la réparation du dommage même”, reconnaît le secrétaire général de la FRC Mathieu Fleury.

Considérant cela avant tout comme un “geste commercial” de la part du constructeur automobile allemand, il souligne cependant que le plus important reste la réparation du dommage causé.

“Nous souhaitons que les véhicules des clients lésés soient remis dans les mêmes dispositions que celles qui sont stipulées dans le contrat de vente, avec la même valeur financière, la même puissance, les mêmes taxes d’émission de CO2”, poursuit Mathieu Fleury.

Discussions avec Amag

Le secrétaire de l’association de défense des consommateurs note que “cela donne une idée que Volkswagen est prêt à avancer, et atteste aussi de la reconnaissance de leur responsabilité.” La FRC dénombre en outre désormais 4000 inscrits sur sa plate-forme d’information et d’aide pour les victimes.

De plus, elle entame cette semaine des négociations avec Amag, l’importateur en Suisse du groupe automobile allemand, pour la mise en place des conditions permettant une mise aux normes, respectivement une réparation, pour les consommateurs lésés.

Réunion à Wolfsburg

Le colosse aux 12 marques a avoué, il y a quelques semaines, avoir équipé les moteurs diesel de 11 millions de voitures – dont 128’802 en Suisse – d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Le groupe va devoir les rappeler pour les remettre aux normes.

La semaine dernière, le scandale a pris un nouveau tour avec l’aveu de tricheries en Europe sur le niveau des émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 800’000 voitures. Celles-ci – équipées de moteurs diesel mais aussi à essence – émettent plus de CO2 que stipulé dans leurs spécifications techniques.

Ce nouveau volet du scandale fait l’objet d’une réunion du conseil de surveillance de Volkswagen lundi au siège de la société à Wolfsburg.

Objectifs intenables

Dans cette nouvelle affaire, conjectures et spéculations se concentraient lundi sur le rôle de l’ex-patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, qui a rendu son tablier mi-septembre suite aux révélations sur le logiciel truqueur.

Les objectifs de performance technique et de coûts imposés directement par le patron aux développeurs de moteurs n’auraient été tenables qu’en manipulant les valeurs, selon des informations de presse.

Volkswagen a, pour sa part, simplement confirmé que l’affaire du CO2 avait été dévoilée par des salariés du groupe. “La question de comment on en est arrivé là fait l’objet d’une enquête”, a indiqué la firme.

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