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Les employés d’ISS au CERN débrayent pendant une journée

Les employés d'ISS au CERN sont inquiets et veulent dialoguer avec la direction de leurs conditions de travail (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le licenciement récent d’un employé par le groupe ISS au CERN inquiète ses collègues sur le site genevois, qui le considèrent comme abusif. Ceux-ci ont débrayé mercredi pour une journée. La direction régionale se dit “déçue” par Unia et “ouverte” au dialogue.

Parmi les 26 employés, les 17 qui avaient voté cette grève ont participé, a dit à l’ats un responsable syndical d’Unia. Malgré le manque de collaborateurs, les conséquences opérationnelles sont peu importantes, relève de son côté le directeur régional d’ISS en charge du mandat au CERN Jérôme Bochaton. Dans une prise de position écrite, la direction parle de 63 collaborateurs, outre la personne licenciée récemment, actifs pour ISS au CERN.

Les employés souhaitent des “garanties” pour leur emploi et l’amélioration de leurs conditions qui n’ont pas changé “depuis des années”. Le licenciement de leur collègue âgé de 58 ans, dans l’entreprise depuis une dizaine d’années, a contribué au mouvement.

Ce cas a “choqué” le personnel, dit le responsable syndical. Les employés d’ISS y voient une manoeuvre pour éviter de payer des cotisations sociales. D’autant plus que cette affaire suit plusieurs départs non remplacés ces dernières années.

Opposés sur plusieurs points

M. Bochaton conteste ces allégations. Le licenciement a été prononcé, après plusieurs avertissements, en raison d’une “absence de travail relativement importante” prouvée par un système de traçage, affirme-t-il.

Selon lui, plus de 20% de l’ensemble des employés d’ISS sur différents sites genevois ont plus de 50 ans et sont récompensés pour leur ancienneté. Unia dit que l’entreprise n’honore pas son engagement auprès des autorités genevoises sur les conditions de travail de la branche.

Les employés demandent un 13e salaire complet dès la deuxième année de service, des indemnités de repas ou encore une avancée salariale. Ils appellent aussi à une prise en charge après la présence de substances dangereuses observée récemment là où ils travaillent.

La direction régionale dit avoir expliqué dans un courrier à Unia que ces demandes “ne sont pas applicables” en raison des conditions du marché. Par ailleurs, les salaires sont supérieurs à ceux de la Convention collective de travail (CCT), insiste M. Bochaton.

Mandat à l’aéroport

Le syndicat dit ne pas avoir reçu de réponse à son courrier envoyé il y a moins d’un mois. Alors que le directeur affirme avoir répondu sur sa disponibilité pour une rencontre dans les jours qui ont suivi et remet en cause d’autres déclarations du syndicat.

“Nous sommes déçus par le comportement d’Unia” qui s’en prend au dialogue social, dit-il. Pour autant, il reste ouvert à une discussion et ne prévoit pas de plainte contre le syndicat.

Autre problème, la perte du mandat de l’entreprise pour la logistique à l’aéroport de Genève, qui menace selon les syndicats environ 150 emplois si les collaborateurs ne sont pas repris, a aussi alimenté l’inquiétude. Des négociations sont en cours avec le prochain prestataire pour garantir le maintien du personnel et des “bonnes” conditions de travail, relève M. Bochaton.

Et là aussi, la direction donne des chiffres différents de ceux des syndicats. Elle mentionne plus de 350 employés d’ISS à l’aéroport.

Le groupe danois, numéro un mondial des techniques du bâtiment, avait signé un accord-cadre mondial avec une faîtière internationale. Un arrangement qu’il viole, selon Unia. Le responsable syndical en appelle aussi aux autorités politiques étant donné que l’entreprise a accès régulièrement à des marchés publics.

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