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Les exportations textiles suisses ont à nouveau baissé en 2016

Malgré le recul de l'ensemble de la branche l'an dernier, le secteur des textiles techniques est parvenu à tirer son épingle du jeu (archives). KEYSTONE/MARCEL BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) L’industrie suisse du textile et de l’habillement a connu une nouvelle année difficile en 2016. Alors que les exportations de textiles se sont contractées de 2,9% à 1,06 milliard de francs, celles de vêtements ont reculé de 1,4% à 720 millions.

Le recul de la production industrielle en Suisse tient, entre autres, au fait que la branche s’est fortement internationalisée et spécialisée, indique mardi la faîtière Swiss Textiles. Le franc fort a accéléré ce changement.

Tous les groupes de produits n’ont toutefois pas souffert de ce repli. Le secteur des textiles techniques, tels que les bandes, les tissus enduits, les cordes, les filets, les textiles d’ameublement et les fils chimiques ont enregistré une hausse des exportations.

“Les entreprises se focalisent de plus en plus sur des marchés de niche. Elles mettent au point des produits et processus novateurs destinés à de nouvelles utilisations”, a expliqué Andreas Sallmann, selon la version écrite de son discours. Le président de Swiss Textiles s’exprimait lors de la conférence de presse annuelle de la faîtière, organisée à St-Gall, dans l’entreprise Forster Rohner.

Il a ainsi rappelé que la branche travaille pour les domaines les plus divers, comme la médecine, le transport, l’architecture, le bâtiment, la protection et le sport. “Même si la production industrielle recule en Suisse, la branche reste novatrice, en se positionnant comme fournisseur de solutions textiles”.

Environnement délicat

Globalement, l’industrie a toutefois souffert de l’environnement mondial, a pour sa part indiqué le directeur Peter Flückiger. “Le Brexit et le réenclenchement de nouvelles problématiques bancaires ont notamment entraîné une perte de confiance dans l’Union européenne”.

La politique monétaire ultra-expansionniste de la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas non plus amélioré la situation de change difficile pour l’industrie suisse d’exportation, a-t-il souligné.

En raison de changements structurels, la demande a faibli en Chine et à cause de l’effondrement des prix du pétrole, le pouvoir d’achat a diminué au Moyen-Orient. Le Brésil et la Russie restent quant à eux “coincés” dans la récession.

Chiffres corrigés

Swiss Textiles précise par ailleurs avoir corrigé les chiffres officiels d’exportations de vêtements. Les statistiques de l’Administration fédérale des douanes (AFD), qui indiquent une croissance, comprennent en effet également les retours d’articles aux fournisseurs sur internet.

En réalité, 57% des exportations de vêtements n’étaient que des retours d’articles et non des ventes à partir de Suisse. “Cela montre que toujours davantage de Suisses achètent en ligne, à l’étranger en particulier, et qu’ils commandent quantitativement plus que ce qu’ils ont besoin”, a commenté M. Flückiger.

Nombreuses incertitudes

Malgré des perspectives conjoncturelles meilleures pour cette année, Swiss Textiles souligne les nombreuses incertitudes qui persistent, au premier rang desquelles la politique monétaire de la BCE et le Brexit. Le protectionnisme promu par le président américain Donald Trump inquiète également la branche.

Le premier trimestre reflète ces incertitudes. D’une part, les entreprises n’avaient plus évalué la situation des affaires aussi positivement depuis longtemps. Mais à l’inverse, les exportations de textiles ont reculé de 1,3% en janvier et février, alors que celles de vêtements ont perdu 12,5% par rapport à il y a un an.

Le mandat de président étant limité à six ans, Andreas Sallmann démissionnera de cette fonction lors de l’assemblée générale de juin prochain, précise encore Swiss Textiles.

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