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Les Farc anticipent une fête nationale pour la fin du conflit

Jeudi, les parties ont convenu d'inscrire le futur accord de paix dans la constitution pour garantir sa bonne application. Un nouveau pas salué par Ivan Marquez (d), chef négociateur des Farc aux pourparlers menés depuis fin 2012 à Cuba (archives). KEYSTONE/EPA EFE/ALEJANDRO ERNESTO sda-ats

(Keystone-ATS) La guérilla des Farc a appelé vendredi les Colombiens à se préparer à célébrer la fin d’un conflit armé de plus d’un demi-siècle. Ce au lendemain d’une nouvelle avancée dans ses négociations avec le gouvernement à La Havane.

Jeudi, les parties sont convenues d’inscrire le futur accord de paix dans la constitution pour garantir sa bonne application. Un nouveau pas salué par Ivan Marquez, chef négociateur des Farc aux pourparlers menés depuis fin 2012 à Cuba.

Après cela “nous, les Colombiens, devons nous préparer à entrer dans une nouvelle phase de réconciliation (…), et donc déjà entamer les préparatifs d’une grande fête nationale pour la paix”, a assuré vendredi M. Marquez devant la presse.

Aux yeux de la rébellion et du gouvernement, ces garanties légales constituent un important progrès vers la paix, que les parties ont échoué à signer le 23 mars dernier comme elles s’y étaient pourtant initialement engagées.

Cessez-le-feu unilatéral

Dans le cadre d’une procédure complexe, le Congrès colombien sera chargé d’inscrire l’accord de paix dans la constitution et de le rendre conforme au droit international humanitaire. Ainsi, ce qui sera accordé devra être respecté et ne pourra être amendé, comme l’a exigé la rébellion dans le cadre de son futur désarmement.

Depuis le début de ces discussions ouvertes fin 2012, gouvernement et Farc ont déjà signé plusieurs accords intermédiaires, notamment sur la lutte contre le trafic de drogue ou encore les réparations aux victimes.

Les Farc observent depuis juillet 2015 un cessez-le-feu unilatéral, tandis que le gouvernement a suspendu les bombardements aériens à leur encontre. Toutefois, les parties ne sont pas encore parvenues à s’entendre sur un cessez-le-feu bilatéral.

Plusieurs étapes

Avant d’envisager la signature d’un accord de paix, restent également à définir les modalités du désarmement et de la ratification de l’accord de paix final. Depuis la déconvenue de mars, les parties ne s’aventurent plus à évoquer d’échéance pour cette signature.

Le gouvernement et la seconde rébellion du pays, l’ELN (environ 1500 combattants), ont par ailleurs annoncé récemment l’ouverture prochaine de pourparlers parallèles.

Ces processus menés avec ces deux guérillas fondées en 1964 pourraient permettre de tourner définitivement la page d’un conflit qui a officiellement fait 260’000 morts, 45’000 disparus et 6,6 millions de déplacés depuis plus d’un demi-siècle.

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