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Les Iraniens soutiennent l’accord sur le nucléaire

(Keystone-ATS) Le président iranien Hassan Rohani affirme que la plupart de ses compatriotes soutiennent l’accord sur le nucléaire conclu avec les Etat-Unis, et que les institutions de son pays le ratifieront probablement. Il l’a dit lors d’une interview sur une chaîne américaine.

M. Rohani a toutefois souligné que Washington suscite toujours la méfiance dans son pays, mais que l’accord pourrait permettre d’adoucir leurs relations. Il a exprimé ses sentiments à la chaîne CBS, dans le cadre de l’émission “60 minutes”.

“La majorité de nos citoyens, dans les sondages, voient l’accord de manière positive (…). Et généralement les institutions, comme le Parlement et le Conseil suprême de sécurité nationale, ne sont pas éloignées de l’opinion publique et vont dans ce sens”, a-t-il ajouté.

L’Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) ont conclu le 14 juillet un accord historique sur le nucléaire iranien. L’accord vise à garantir le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran avec des restrictions sur au moins dix ans en échange d’une levée progressive et réversible des sanctions économiques internationales.

Mais le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans les grandes affaires du pays, s’est inquiété d’une progression de l’influence de l’Occident en Iran après cet accord. Et des groupes puissants à Téhéran se sont élevés contre un accord qu’ils associent à une perte de souveraineté.

Réduction de l’hostilité

“L’hostilité qui a existé entre les Etats-Unis et l’Iran depuis des décennies, la distance, les désaccords, le manque de confiance, ne disparaîtront pas rapidement”, a cependant admis M. Rohani. “Ce qui importe, c’est de savoir quelle direction nous prenons. Nous dirigeons-nous vers une recrudescence de l’hostilité ou vers une réduction de cette hostilité ? Je pense que nous avons fait les premiers pas vers une réduction de l’hostilité.”

L’Iran et les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, mais ils ont entamé une timide normalisation grâce aux négociations nucléaires. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, se sont rencontrés à de multiples reprises pour faire avancer les pourparlers sur ce dossier.

Dans l’interview sur CBS, le président iranien laisse entendre qu’il ne s’opposera pas à un échange de prisonniers entre les Etats-Unis et l’Iran. L’Iran détient plusieurs Américains, parmi lesquels le journaliste du Washington Post, Jason Rezaian, qui dispose de la double nationalité américaine et iranienne. Les autorités iraniennes ont demandé la libération des Iraniens détenus aux Etats-Unis, dont certains sont soupçonnés d’avoir contourné le système de sanctions contre Téhéran.

Le patron de l’AIEA sur place

M. Rohani a par ailleurs rencontré dimanche à Téhéran le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano. “L’agence cherche des clarifications sur certaines questions et remplit (ainsi) ses devoirs, ce qui peut être une bonne base pour une coopération à long terme”, a déclaré M. Amano, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle IRNA.

Sans préciser quels points devaient être clarifiés, M. Amano a également affirmé que l’AIEA agissait “étape par étape (…) dans l’examen des programmes” nucléaires de l’Iran et essayait “de rapporter de manière impartiale” le résultat de son travail.

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