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Les Journées de Soleure placées sous le signe de “No Billag”

Alain Berset a inauguré jeudi soir les 53e Journées de Soleure. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Alain Berset a inauguré jeudi soir les 53e Journées de Soleure. Le président de la Confédération a souligné, alors même que Donald Trump se trouve au WEF à Davos, l’importance aujourd’hui de s’en tenir aux faits. Le cinéma joue dans ce cadre un rôle essentiel.

Dans “la vague du post-fact”, le film peut être une aide, a déclaré le conseiller fédéral dans son discours d’ouverture. “Le film est capable de faire de nous des observateurs participants – sans commentaire et sans codage idéologique”.

C’est ce que voit le ministre dans le film d’ouverture “A l’école des Philosophes”, de Fernand Melgar, qui plonge dans le quotidien d’une école pour enfants handicapés. Le film montre “la réalité dans toute sa richesse” et lie “sociétés, cultures et milieux”.

Le film en tant qu’élément d’une société suisse hétérogène: l’initiative “No Billag” menace ce ciment, avertit le chef du Département fédéral de l’intérieur.

Aussi bien la directrice du festival Seraina Rohrer et le président Felix Gutzwiller ont saisi l’occasion de leur discours pour lancer un appel politique: “Sur le long terme, nous perdons une part de la culture suisse, parce que nous ne comprenons plus comment se sentent les autres et ce qui est important pour eux”, a martelé la directrice devant les 900 invités de la soirée d’ouverture.

“Pont” entre les langues

Pour Felix Gutzwiller, qui préside la Société des Journées de Soleure depuis cette année, “No Billag” menace la diversité de la production cinématographique suisse. Les Journées de Soleure sont un “pont entre la Romandie, la Suisse alémanique, la Suisse italienne et la Suisse rhétoromane”.

L’événement serait lui aussi directement concerné pas la suppression de la redevance. En effet, il reçoit des subventions de la SSR, qui en est par ailleurs le principal partenaire médiatique. Plusieurs actions contre l’initiative populaire sont prévues dans le cadre du festival.

Au cours des huit prochains jours, 159 films vont être projetés dans différentes sections, dont 28 fêtent leur première. Un des films les plus attendus est “Mario”, de Marcel Gisler, sur un footballeur professionnel homosexuel. Il concourt pour le “Prix de Soleure”.

“Bande à part”

Outre “Mario” et le film d’ouverture de Fernand Melgar, le documentaire “Le quatrième pouvoir” de Dieter Fahrer, est également en course dans la catégorie principale dotée de 60’000 francs. Il s’agit d’une étude du monde médiatique suisse.

Dans la section “Prix du public”, onze oeuvres sont en course pour 20’000 francs. Par ailleurs, le cinéma romand sera représenté par quatre cinéastes de renom: Lionel Baier, Jean-Stéphane Bron, Ursula Meier et Frédéric Mermoud – alias Bande à part. Chacun présentera le film qu’il a réalisé pour la RTS dans le cadre de la série “Ondes de choc”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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