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Les jours de Dilma Rousseff à la tête du Brésil peut-être comptés

(Keystone-ATS) L’opposition brésilienne de droite a remporté mardi une majorité de sièges au sein de la Commission spéciale de l’Assemblée qui sera chargée d’examiner la demande de destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff. Les débats ont été houleux.

L’opposition pro-destitution a obtenu une majorité de 39 députés au sein de cette Commission spéciale qui en comptera 65, l’emportant sur le camp gouvernemental par 272 voix contre 199 lors d’un vote secret. Le camp hostile à la cheffe de l’Etat a fait échec à une liste de noms concurrente, beaucoup plus favorable à la présidente.

Mme Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics en 2014 et 2015, perd ainsi la première bataille dans le processus de destitution déclenché la semaine dernière par son adversaire, le président du Congrès des députés, Eduardo Cunha.

Ce député évangélique et ultra-conservateur, chef de file de l’aile dissidente de la formation centriste du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), a déclenché la colère des députés soutenant la présidente en décrétant que le vote serait “secret”.

La séance s’est déroulée dans un climat d’extrême tension. Des députés pro-Rousseff ont même cassé des urnes électroniques installées pour le vote. Le camp des députés de l’opposition, allié à des dissidents de la majorité gouvernementale, a manifesté sa joie en agitant des drapeaux brésiliens.

Un marathon de sessions

Le camp présidentiel, formé essentiellement des élus du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente et de ses alliés d’extrême gauche, va devoir à présent désigner les 26 députés qui compléteront cette Commission spéciale. La présidente disposera ensuite d’un délai de dix sessions parlementaires pour présenter sa défense. La Commission spéciale aura ensuite cinq sessions pour approuver un rapport préconisant ou non la destitution.

Ce rapport sera ensuite soumis à l’assemblée plénière du Congrès des députés. Deux tiers des votes (342 sur 513) seront nécessaires pour prononcer la mise en accusation de la présidente devant le Sénat. Dans le cas contraire, la procédure avorterait sans recours possible. Le calendrier de cette procédure est encore inconnu, car il va grandement dépendre de l’annulation ou non des vacances parlementaires officiellement prévues du 22 décembre au 1er février.

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