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Les libéraux-radicaux veulent renforcer le tourisme avec des conditions-cadres libérales

Les délégués du PLR ont suivi leur conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann qui a plaidé en faveur de plus de libéralisme en matière de tourisme (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le PLR veut renforcer le tourisme suisse à travers des conditions-cadres libérales plutôt que par des subventions. Le parti a adopté samedi un papier de position exigeant notamment une stratégie de qualité, un taux de TVA unique et un renforcement des infrastructures.

Réunis à Engelberg (OW), les délégués libéraux-radicaux ont soutenu le texte “Pour un tourisme suisse compétitif” à l’unanimité moins deux abstentions. Ils ont suivi notamment l’avis de leur ministre de l’économie Johann Schneider-Ammann. Ce dernier a appelé à ne pas se battre contre les instruments numériques AirBnB, booking.com ou Uber. “Seuls les premiers (à miser sur la numérisation) peuvent saisir leur chance et sont moins touchés par les inconvénients.”

Ex-vice-président du PLR et propriétaire d’hôtel à Fior di Campo (TI), Vincenzo Pedrazzini a appelé l’Etat à investir dans les service public, transports en tête, sans allouer des subventions. “L’Etat doit rester à l’écart du reste.”

Formation et conditions de travail

Selon le papier du PLR, la Suisse a intérêt à être compétitive à long terme dans la gamme de qualité élevée à travers des idées créatives, plutôt que de miser uniquement sur le prix. Il faut mettre en commun les forces et les projets dans cette perspective. Une mise en commun des effectifs de main-d’oeuvre est également souhaitable pour garantir la sécurité d’un emploi à l’année.

Dans ce domaine, le parti réclame des conditions de travail plus libérales, permettant de faire travailler les employés plus tard, s’ils obtiennent un temps libre suffisant par la suite. Les partenaires sociaux doivent en outre proposer des offres de formations ainsi que des perspectives de carrière pour rendre le secteur plus attractif pour la main-d’oeuvre nationale.

Moins de douanes et de paperasse

Pour rendre le tourisme en Suisse plus abordable, le PLR demande que les barrières à l’importation soient réduites en supprimant les douanes, là où c’est possible, ainsi que les charges administratives en la matière et les obstacles techniques au commerce. Le parti rejette une réglementation supplémentaire du marché tout en demandant des sanctions contre les entreprises dominantes qui maintiennent des prix élevés en empêchant la concurrence.

Le papier de position exige aussi un taux unique de TVA non-bureaucratique et une réduction de la paperasse sur les projets de construction. Le moins d’Etat et la transition numérique doivent en outre permettre de placer à un niveau d’égalité de traitement les modèles commerciaux traditionnels et d’autres plus récents, comme AirBnb. L’aide de l’Etat doit se limiter dans le temps, dans le cadre de la politique régionale par exemple.

Aéroports et climat

En matière d’infrastructures, le PLR demande une augmentation de la capacité des aéroports pour l’adapter à la forte demande, ainsi que la possibilité d’installer des antennes de téléphonie mobile plus facilement. Il refuse par ailleurs de réglementer davantage l’aménagement du territoire et le marché du logement régional, tant que la révision actuelle de la loi n’a pas été mise en oeuvre.

Concernant la politique climatique enfin, la Suisse ne doit pas mettre en oeuvre l’accord de Paris avec des solutions individuelles, ambitieuses et rigides, estime le PLR qui veut une application plus flexible. Entreprises et propriétaires qui concluent une convention d’objectifs contraignante en matière d’efficacité énergétique et de CO2 doivent pouvoir se libérer de taxes déjà existantes.

En marge du débat, la candidature suisse pour les JO d’hiver pour 2026 a aussi été abordée. Pour Jean-Daniel Clivaz, président de Crans-Montana Tourisme, la Suisse a les infrastructures et les compétences pour organiser ces Jeux. Selon Daniel Müller-Jentsch, d’Avenir Suisse, cette organisation n’est sensée que si elle peut contribuer à l’évolution des structures économiques. Pour Vincenzo Pedrazzini en revanche, pas question que la Confédération verse un milliard de francs à cette candidature.

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