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Les manifestants anti-Temer embarrassent les organisateurs des JO

Depuis l'ouverture des JO, la police a confisqué sur les sites diverses pancartes de manifestants arborant "Fora Temer!" (Dehors Temer!). "Les personnes qui protestent politiquement dans les stades sont priées de s'abstenir. Ce sont des temples réservés au sport", ont indiqué les organisateurs. KEYSTONE/AP/LEO CORREA sda-ats

(Keystone-ATS) Les organisateurs des Jeux Olympiques de Rio ont signifié leur agacement dimanche face à la prolifération des pancartes hostiles au président par intérim Michel Temer. Ils veulent bannir des enceintes sportives les messages politiques, interdits par la charte des JO.

Depuis l’ouverture des JO vendredi, la police a confisqué sur les sites olympiques diverses pancartes de manifestants où il était écrit “Fora Temer!” (Dehors Temer!). Dans de nombreux cas, les protestataires se contentaient de tenir une petite feuille de papier avec ces mots, en silence.

“Nous avertissons le public que ce type de manifestations n’est pas autorisé à l’intérieur des stades”, a déclaré le porte-parole du comité organisateur Rio-2016, Mario Andrada à la presse.

M. Temer, qui a déclaré les Jeux ouverts lors de la cérémonie d’ouverture avant d’être hué par une partie du public du Maracana, a accédé provisoirement au pouvoir le 12 mai, après la suspension par le Sénat de la présidente de gauche Dilma Rousseff. Cette dernière est visée par une procédure de destitution controversée pour de présumés maquillages des comptes publics.

Et ce climat politique transparaît régulièrement dans les enceintes sportives de la ville olympique, en violation de la Charte du Comité international olympique (CIO).

“Réservés au sport”

Samedi, lors du match de football féminin France – Etats-Unis à Belo Horizonte, toute une rangée de personnes qui portaient des T-shirts avec l’inscription “Fora Temer” ont été expulsés du stade, a rapporté le quotidien Folha de Sao Paulo. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs arrestations de manifestants pacifiques ou encore la confiscation de leurs pancartes artisanales. Les images ont suscité une polémique en ligne.

“Incroyable! Exprimez une opinion et maintenant vous allez en prison! On revient en arrière”, a posté la sénatrice de gauche Gleisi Hoffmann sur Facebook.

Mais le comité organisateur des Jeux tient bon. “Les personnes qui protestent politiquement dans les stades sont priées de s’abstenir et si elles le font, elles sont priées de sortir. Ce sont des temples réservés au sport”, a ajouté Mario Andrada. “Elles sont bien sûr libres de manifester à l’extérieur, mais si c’est de façon pacifique”.

Après les Jeux

Le ministère de la justice a indiqué pour sa part dans un communiqué qu’un spectateur qui criait “Fora Temer!” avait été exclu de l’enceinte de la compétition de tir samedi. Ce sport exige le silence, a-t-elle souligné.

Le ministère rappelle que “la Politique du Spectateur Rio 2016” interdit d’apporter sur les sites des compétitions des Jeux des “messages politique, religieux, raciste, discriminatoire, diffamatoire ou xénophobe” sous peine d’expulsion.

Le Sénat doit prononcer le jugement final sur le sort de Dilma Roussef fin août, quelques jours après la clôture des Jeux Olympiques le 21.

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