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Les MST augmentent malgré la prévention

Le condom est un moyen simple d'éviter les MST (photo symbolique). KEYSTONE/EPA/STR sda-ats

(Keystone-ATS) Certaines maladies sexuellement transmissibles (MST) augmentent massivement en Suisse, en dépit des coûteuses campagnes de prévention. En 2011, la Confédération avait annoncé vouloir réduire de moitié le nombre de contaminations de ce genre jusqu’en 2017.

Les efforts de sensibilisation n’ont toutefois pas été perdus, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Pour le sida, dont les conséquences sont les plus sévères, la situation est stable: il y a eu 556 nouveaux cas en 2016, contre 552 un an auparavant, a indiqué à l’ats Adrien Kay, porte-parole de l’OFSP.

La campagne Love-Life sera poursuivie cette année. Environ deux millions de francs par année sont investis dans la prévention. A titre de comparaison, les autorités comptent pour une personne diagnostiquée positive au VIH des coûts de traitement à vie d’environ un million de francs à la charge de l’assurance maladie.

Gonorrhées en hausse de 25%

Une hausse particulièrement forte a été observée l’an dernier pour les cas de gonorrhée (ou blennorragie). Ils ont augmenté de plus d’un quart à 2500 cas. En 2014, les recensements faisaient état d’un recul de 4% pour la première fois depuis la réintroduction du devoir d’annonce de cette affection en 2006.

La syphilis affichait des chiffres à la baisse deux années consécutives avant que les dernières statistiques n’annoncent à nouveau une hausse de 11,5%. En 2016, 1176 cas ont été annoncés.

Pour la chlamydiose, l’une des plus fréquentes infections sexuellement transmissibles en Suisse et en Europe, l’augmentation atteint 8,5% à 11’000 cas. Cette évolution est constatée depuis des années.

Pour l’OFSP, la hausse des maladies sexuellement transmissibles est en partie à mettre sur le compte de la qualité des nouveaux tests et des campagnes de sensibilisation des médecins.

L’OMS met en garde

L’automne dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une mise en garde sur les difficultés croissantes à lutter à l’échelle mondiale contre les MST, telles la gonorrhée, la syphilis et la chlamydiose. Les bactéries lâchées par ces maladies sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques.

L’une des raisons avancées était que les médicaments étaient mal ou trop utilisés. La résistance est particulièrement importante pour la gonorrhée qui infecte chaque année 78 millions de personnes dans le monde.

Les médecins ont ainsi découvert des souches de gonorrhée qui ne réagissent plus à aucun antibiotique disponible. Interrogé sur ce point, l’OFSP affirme que les résistances aux antibiotiques concernant la gonorrhée sont pour le moment sous contrôle en Suisse.

Consulter le médecin

En 2011, la campagne Love-Life prévoyait aussi des messages de prévention pour d’autres maladies sexuellement transmissibles. Outre les règles de “safer sex” (pas de pénétration sans protection, pas de sperme ou de sang menstruel dans la bouche), l’OFSP recommandait de consulter le médecin en cas de démangeaisons, irritation ou écoulement suspect.

Ces précautions doivent permettre de découvrir rapidement d’éventuelles infections et de les traiter. Pour les MST sans symptômes, l’OFSP a aussi souligné la nécessité d’informer le partenaire sexuel en cas de diagnostic positif. Un traitement complet s’avère dans ce cas important.

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