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Les négociations sur le Brexit reprennent, sans percée en vue

Le président du Parlement européen Antonio Tajani a récemment affirmé que le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers envers l'UE tournerait autour de "50 ou 60 milliards" d'euros (archives). KEYSTONE/EPA/PATRICK SEEGER sda-ats

(Keystone-ATS) Les négociations pour organiser le Brexit ont repris jeudi à Bruxelles entre les Européens et le Royaume-Uni, sans grands espoirs d’avancées décisives du côté des 27. Ils sont de plus en plus préoccupés par la fragilité croissante du gouvernement de Theresa May.

Cette sixième session, organisée au siège de la Commission européenne, sera courte: elle s’achèvera dès vendredi par une conférence de presse commune du négociateur en chef de l’UE Michel Barnier et de son homologue britannique David Davis.

“Il faut plus de progrès sur les trois sujets clés”, a déjà prévenu mercredi M. Barnier, dans un message publié sur Twitter. Celui-ci était accompagné d’un graphique détaillant les exigences européennes pour accepter d’ouvrir les négociations commerciales que Londres réclame avec impatience.

Les trois sujets en question sont l’épineux règlement financier du Brexit, le sort des droits des expatriés européens et britanniques après le divorce, programmé fin mars 2019, et les conséquences de la séparation pour l’Irlande.

‘Pas besoin de discours’

Ce n’est qu’à condition d’avoir enregistré des “progrès suffisants” dans ces domaines que les Européens accepteront de discuter avec Londres d’une éventuelle période de transition post-Brexit, souhaitée par Theresa May, et de l’avenir de leurs relations commerciales. Ils l’ont une nouvelle fois rappelé lors du dernier Conseil européen en octobre, repoussant à un prochain sommet, mi-décembre, la possibilité de constater des avancées suffisantes pour un feu vert à la deuxième phase des négociations.

“Si nous n’avons pas tout scellé fin novembre ou la première semaine de décembre, cela reporte (cette perspective) à février ou mars”, prévient une source diplomatique de l’UE.

“Nous n’avons pas besoin de discours, nous avons besoin d’engagements écrits de la part des Britanniques”, a commenté cette source, soulignant que le sixième round qui commence jeudi sera “seulement oral” et ne durera “qu’un jour et demi”.

Encore des problèmes

Le gouvernement britannique estime de son côté avoir fait un pas important en présentant des propositions pour garantir les droits des Européens souhaitant rester au Royaume-Uni après le Brexit. “D’importants problèmes doivent encore être résolus” dans ce dossier, a toutefois averti mercredi dans un communiqué le groupe d’eurodéputés qui suit les négociations du Brexit, mené par le libéral Guy Verhofstadt.

L’autre principale pomme de discorde reste le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers envers l’UE. Le président du Parlement européen Antonio Tajani a récemment affirmé que la facture tournerait autour de “50 ou 60 milliards” d’euros, confirmant pour la première fois des estimations officieuses circulant à Bruxelles, et déplorant “les clopinettes” proposées par Londres.

Nomination

C’est dans ce contexte que Theresa May a nommé la pro-Brexit Penny Mordaunt au poste de secrétaire d’État au Développement international. Il s’agit de la deuxième nomination en une semaine au sein d’un gouvernement fragilisé par les divisions et les démissions.

“La Reine a eu le plaisir d’approuver la nomination de Penny Mordaunt comme secrétaire d’État au Développement international”, a annoncé Downing Street dans un communiqué. Mme Mordaunt remplace Priti Patel, qui avait dû démissionner mercredi pour avoir rencontré des personnalités politiques israéliennes sans en informer son gouvernement.

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