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Les opposants à la loi Travail à nouveau dans la rue

(Keystone-ATS) Les opposants à la loi Travail, salariés, étudiants et lycéens étaient à nouveau dans la rue samedi. Mais la mobilisation s’annonçait en baisse par rapport au 31 mars pour cette première journée d’action organisée un week-end et pendant les vacances scolaires.

L’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) avait appelé à plus de 200 manifestations et rassemblements partout en France contre ce projet qu’ils jugent trop libéral. Mais la “mobilisation importante” attendue semblait loin d’égaler celle de la précédente journée unitaire, le 31 mars, qui avait rassemblé entre 390’000 et 1,2 million de manifestants.

À Paris, plusieurs milliers de personnes ont commencé à défiler en début d’après-midi de la place de la République à celle de la Nation, sous un ciel menaçant et dans une ambiance bon enfant, malgré des incidents isolés (un policier blessé, une personne interpellée).

“On entame le deuxième mois” de mobilisation, “on est optimiste et déterminé”, a souligné le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly. À son côté, Philippe Martinez (CGT) a appelé à “remettre les compteurs à zéro pour un vrai code du travail qui permette de protéger les salariés”.

Refus de la précarisation

À Rennes, des heurts ont opposé manifestants et forces de l’ordre, faisant des blessés de part et d’autre. Les manifestants étaient 1700 selon les autorités, 4000 selon les organisateurs (contre 6500 à 10’000 le 31 mars). À Nantes, des jeunes ont jeté des projectiles contre les forces de l’ordre. La préfecture recensait 2600 personnes, la CGT 15’000 (après respectivement 12’000 et 30’000 le 31).

À Toulouse, où les vacances n’ont pas encore commencé, la baisse de participation était tout aussi patente: les manifestants étaient entre 8000 selon la police et 20’000 selon la CGT, contre 20’000 à 100’000 le 31 mars.

“On n’a pas peur que ça s’essouffle”, a assuré M. Mailly, rappelant qu’en 2006, pour le retrait du contrat première embauche (CPE), la mobilisation avait duré trois mois, y compris pendant les vacances scolaires.

“Ce qu’a réveillé la loi, c’est le refus de la précarisation et du bizutage social. Je ne pense pas que ça va disparaître en quelques jours de vacances”, a assuré le président de l’Unef, William Martinet.

Nuit debout

À Paris, parmi les slogans, au milieu d’une foule de tous âges, on pouvait lire “Game over – le peuple se réveille”, tandis que certains portaient des écriteaux avec simplement écrit “non” et que des jeunes, nombreux, scandaient “on ne lâche rien”.

Dans le cortège toulousain, des salariés de Continental en grève étaient présents, mais aussi des agents hospitaliers, territoriaux, de la CAF, La Poste, des télécoms, de l’Éducation nationale, des cheminots, chômeurs et intermittents.

La contestation contre le projet de loi est entrée dans son deuxième mois. Depuis le 9 mars, les partisans du retrait du texte ont organisé cinq journées d’action, dont deux réunissant jeunes et travailleurs.

En soirée, ce seront les rassemblements citoyens “Nuit Debout” qui prendront le relais dans près de 60 villes, notamment pour la première fois à Lille, alors que ce sera la quatrième nuit consécutive à Toulouse. Ce mouvement citoyen lancé le 31 mars place de la République à Paris dépasse largement les opposants à la loi travail.

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