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Les patients post-infarctus prennent mal leurs médicaments

L'observance est particulièrement mauvaise chez les patients âgés et chez ceux qui doivent prendre plus de trois médicaments (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Après un infarctus, les patients reçoivent des médicaments visant à prévenir des complications. Mais bien peu s’y tiennent scrupuleusement, selon une étude publiée dans la revue Clinical Therapeutics.

Selon cette recherche de l’assureur Helsana et de l’Hôpital universitaire de Zurich (USZ), l’observance thérapeutique ne dépasse ainsi pas 12% pour les bêta-bloquants. Moins d’un patient sur huit se montre discipliné.

Pour d’autres médicaments comme les statines ou les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, la proportion de patients se conformant aux prescriptions oscille entre 25% et 50%. Les plus scrupuleux, avec près de 90%, sont ceux qui prennent des anticoagulants, aspirine ou autre.

Le record d’inobservance a été atteint par le groupe qui devait prendre trois médicaments ou plus: seuls 4,5% à 7% des patients s’en tenaient correctement aux prescriptions.

Pour cette étude, l’équipe de Carola Huber, d’Helsana, et Thomas Rosemann, de l’USZ, a épluché les données d’assurance anonymisées de plus de 4000 patients ayant subi un infarctus entre 2012 et 2015. Sur la base des versements comptabilisés, les chercheurs ont ainsi pu déterminer si ces patients avaient toujours suffisamment de médicaments à la maison.

La thérapie était jugée conforme lorsque, sur une année, les patients se fournissaient en médicaments de manière à pouvoir s’administrer la dose journalière correcte pendant au moins 80% du temps.

Les plus âgés

L’analyse montre que ce sont particulièrement les plus âgés qui ne sont pas aussi stricts qu’il le faudrait, a indiqué Mme Huber à Keystone-ATS. Chez les plus de 85 ans, l’observance était particulièrement faible, et ce pour tous les groupes de médicaments.

Des différences entre les sexes sont également apparues: les femmes sont plus disciplinées que les hommes pour les bêta-bloquants, alors que pour les statines, c’est l’inverse.

Les auteurs plaident pour une meilleure communication entre les divers intervenants et pour un suivi accru après le séjour à l’hôpital. On pourrait ainsi imaginer des mesures comme des rappels sur le téléphone portable ou un coup de téléphone, conclut Mme Huber.

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