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Les photographes, Paléo et Montreux ont trouvé un terrain d’entente

Les photographes peuvent généralement assister, au moins, aux trois premières chansons de l'artiste en concert (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Après avoir été soumis à des restrictions lors de concerts notamment l’an dernier, les photographes de presse suisses, Paléo Festival et le Montreux Jazz Festival ont convenu d’une charte. Le texte vise à améliorer les conditions de travail des photojournalistes.

“Cette charte permet avant tout “d’endiguer le glissement restrictif que les photographes observaient depuis plusieurs années, face à la montée en puissance du contrôle de l’image à tout prix”, indique mercredi le syndicat impressum-les journalistes suisses. Et d’ajouter que le cadre de travail des photographes devrait ainsi “gagner en flexibilité”.

La charte, fruit d’une collaboration entamée à la fin de la saison 2015, s’arrête sur des sujets sensibles dont les médias s’étaient fait l’écho l’an dernier. Comme les images retouchées et fournies par les festivals.

En la signant, Paléo et le Montreux Jazz s’engagent ainsi à annoncer expressément que ces photographies sont retouchées et, ou, manipulées. Les deux grands festivals romands s’engagent également à laisser les photographes accrédités travailler au moins durant, en règle générale, trois chansons.

Faire son possible

Autre point important: le festival fera “tout son possible” auprès de l’artiste pour qu’il n’y ait pas de droit de regard, de cession partielle ou totale des droits sachant que ces images sont destinées à un usage éditorial. Il essaiera aussi d’empêcher toute limitation dans le temps des images.

Concrètement, la charte sera signée avant chaque festival par ce dernier et par tout photographe sollicitant une accréditation. Elle sera appliquée pour la première fois cet été.

Les deux grands

Pour l’heure, le document ne concerne que Paléo et Montreux, “car nous n’avons pas encore approché les autres festivals”, explique à l’ats Laurent Gilliéron, membre du comité Photojournalistes suisses. Ce dernier salue une solution “qui devrait empêcher que la situation se dégrade”.

Il souligne également que les discussions menées ont permis à chacun de mieux comprendre les soucis des autres. Un avis partagé.

Satisfaction générale

“Cette charte permet de mettre des bornes et de prévenir”, souligne Antoine Bal du service de presse du Montreux Jazz Festival (MJF). Et d’insister: “nous allons dans le même sens que les photographes”. Mais d’également rappeler la position de “courroie de transmission que joue le festival entre les managements et les demandes des médias”.

A Paléo, on se dit aussi “très satisfait”. “Nous avons un texte qui pose les règles et les engagements des deux parties”, précise la porte-parole Michèle Müller. “Nous travaillons depuis des années pour que les restrictions soient les plus faibles possibles. Nous avons tout intérêt à ce que des images de qualité puissent paraître dans la presse”.

Première

“A notre connaissance, c’est une première européenne”, s’est réjouie Dominique Diserens, secrétaire centrale d’Impressum. Et d’ajouter que “toute la branche est derrière cet accord”. La charte est signée par les festivals, impressum et ses photojournalistes ainsi que Médias Suisses et l”Union Suisse des Photographes professionnels.

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