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Les poissons coralliens sont stressés par la solitude

Les poissons demoiselle vivent souvent dans des bancs comptant un millier d'individus. Ils sont stressés quand ils sont séparés de leurs congénères (archives). KEYSTONE/AP Toppx2 WWF-Philippines sda-ats

(Keystone-ATS) Les poissons coralliens sont stressés et perdent du poids lorsqu’ils sont séparés de leurs congénères. Cela nuit à leurs chances de survie, selon une étude australienne publiée jeudi.

Des scientifiques de l’Université James Cook, dans l’Etat du Queensland, ont étudié des demoiselles vertes (chromis viridis), dans la Grande barrière de corail, le plus grand système corallien au monde classé au patrimoine de l’Humanité. Ils ont isolé certains de ces petits poissons du reste du banc pour tenter de comprendre pourquoi ils préfèrent évoluer en groupe.

Lauren Nadler, directrice de l’étude publiée par le Journal of Experimental Biology, explique que les poissons placés à l’isolement ont perdu du poids au bout d’une semaine et qu’ils avaient un rythme métabolique plus élevé, ce qui est un indicateur de stress.

Gains d’énergie

“Nous soupçonnions que le fait de vivre en banc avait un ‘effet apaisant’. Mais jusqu’à présent, nous n’avions pu mesurer combien ce facteur est prégnant chez les individus”, a-t-elle dit.

“Les poissons sont plus calmes, moins stressés lorsque leurs congénères sont à proximité, avec un rythme métabolique de 26% moins élevé que chez les individus isolés”, ce qui signifie qu’ils ont besoin de moins d’énergie pour survivre.

Ces gains d’énergie “peuvent servir à toutes sortes de choses: ils peuvent se reproduire, ils ont plus d’énergie pour grandir, et ces processus vont les aider à survivre, à s’en sortir très bien dans les récifs coralliens, et à transmettre leurs gènes à la génération suivante”, dit-elle.

Plus vulnérables

Les poissons demoiselle vivent souvent dans des bancs comptant un millier d’individus. La séparation, qui se produit par exemple en cas de fortes intempéries ayant des conséquences sur les courants, les rend en outre vulnérables aux prédateurs, explique Mark McCormick, un autre chercheur.

La Grande barrière de corail a été touchée en partie l’année dernière par le puissant cyclone Nathan et les scientifiques ont alors remarqué de nombreuses demoiselles vertes solitaires.

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