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Les poulains ne participeront plus, attelés, au Marché-Concours

Les poulains continueront de participer au cortège, mais sans harnais, en liberté aux côtés de leurs mères (archives). KEYSTONE/SANDRO CAMPARDO sda-ats

(Keystone-ATS) Une vidéo aura eu raison de la présence d’un attelage de poulains lors du cortège du Marché-Concours de Saignelégier (JU). Après l’émoi que les images ont suscité, le comité de la manifestation a décidé d’y renoncer cette année, par souci d’apaisement.

Les images montrant les poulains apparemment apeurés dans un exercice d’attelage qui n’est pas prévu pour leur âge ont suscité l’ire sur les réseaux sociaux. La Protection suisse des animaux s’en est aussi inquiétée, estimant que la loi pouvait être enfreinte vu que les poulains étaient mis en situation de maltraitance en exécutant une tâche qui dépasse leurs capacités.

L’affaire est même remontée au Haras fédéral, sollicité par diverses parties. Et le Haras de constater, dans un rapport, que du stress et de la peur sont clairement identifiables chez les poulains filmés. La contrainte psychique imposée était indubitablement élevée, poursuit le Haras dans son rapport.

Pas approprié

Le Centre de compétence fédéral pour les équidés désapprouve cette pratique: “l’utilisation de si jeunes chevaux à l’attelage lors d’une manifestation et en l’absence de leur mère ne nous semble pas appropriée ni justifiable”, écrit-il dans son rapport.

Face à une telle levée de boucliers, le comité du Marché-Concours a décidé de renoncer provisoirement à l’attelage de quatre poulains lors du cortège du dimanche, une spécialité de la manifestation depuis des décennies. Mais au micro de la radio régionale RFJ, le président du Marché-Concours Gérard Queloz tient à nuancer.

Autre son de cloche

La vidéo, tournée lors de la précédente édition, selon ses auteurs, “montre des poulains un peu stressés qui ne se laissent pas atteler du premier coup”, reconnaît M. Queloz. Mais une telle attitude n’est pas propre aux poulains, les adultes ne se laissent parfois pas non plus atteler facilement, relativise-t-il.

Au même titre qu’un éleveur expérimenté il y a quelques jours dans 24 Heures et La Tribune de Genève. “Si cette tradition tombe, ça va beaucoup trop loin”, s’insurge Jean-Louis Beuret. “Ces poulains sont éloignés de leur mère pendant une heure ou deux; ils peuvent le supporter. Ils sont même heureux car on prend soin davantage d’eux”, ajoute-t-il.

Et son épouse de renchérir: “à la crèche, les jeunes enfants se retrouvent esseulés bien plus longtemps que nos poulains”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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