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Les résultats de Zurich grevés par sa restructuration

Mario Greco, patron de Zurich Insurance Group, réexaminera d'ici l'automne les objectifs d'économies (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le groupe Zurich a vu son bénéfice net chuter de 22% à 1,6 milliard de dollars (1,58 milliard de francs) au premier semestre. Si sa performance est grevée par la restructuration, elle dépasse les attentes. L’assureur réexaminera ses objectifs d’économies à l’automne.

La chute du bénéfice est due non seulement aux charges liées à la vaste transformation en cours, mais aussi aux gains de capitaux inférieurs et aux impôts plus élevés, explique jeudi le groupe zurichois. A 36 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année, le volume d’affaires ressort stable sur un an.

Le bénéfice opérationnel (BOP) sur la période s’inscrit lui aussi en baisse annuelle de 2%, à près de 2,2 milliards de dollars. Au seul deuxième trimestre, il s’est toutefois amélioré de 17% à 1,1 milliard mais le bénéfice net attribuable aux actionnaires a plongé de 12% à 739 millions.

A la Bourse suisse, le titre de Zurich a clôturé en hausse de 4,49%, après des résultats au-delà des attentes des analystes. Même en excluant un effet de change positif, la performance dans l’assurance dommages (General Insurance) les a surpris en bien.

Premiers fruits

Pour mémoire, en difficulté dans l’assurance dommages, Zurich a mis les bouchées doubles pour se redresser, avec à la clé quelque 8000 emplois à biffer ou délocaliser au niveau mondial d’ici à 2018. Sous la houlette du nouveau patron entré en fonctions en mars, le groupe a dans la foulée revu sa structure d’organisation.

L’assureur compte mener en avant son programme. La direction va réanalyser ses objectifs de réduction des coûts dans le cadre de sa nouvelle stratégie. Les détails en seront présentés le 17 novembre, à l’occasion de la journée des investisseurs, a dit M. Greco.

Le groupe escompte pour 2016 réaliser quelque 300 millions de dollars d’économies, dont environ 230 millions déjà atteints au premier semestre. Ensuite, l’objectif reste de 1 milliard par an.

Ratio amélioré

La division en difficulté General Insurance a enregistré sur la première moitié de l’année un recul de 1% du volume de primes et de frais de police, à 18,5 milliards de dollars. Hors effets de changes, la croissance est de 2%. Mais le résultat opérationnel (BOP) du segment a progressé de 3% (10% en devises locales) à 1,21 milliard, dont un gain de change de 92 millions.

“General Insurance démontre des progrès fondamentaux réalisés au cours du premier semestre, portés par les mesures prises sur notre portefeuille, avec la perspective de nouvelles améliorations en cours d’exercice”, a souligné Mario Greco en conférence téléphonique.

Ici, le ratio combiné (rapport entre les primes encaissées et les charges) est stable en comparaison annuelle, à 98,4%. Mais il s’est nettement amélioré par rapport à fin 2015, où il avait atteint 103,6%.

Dans le domaine non-vie, le groupe a annoncé sa sortie du marché en Afrique du Sud, au Maroc, à Taïwan et au Moyen-Orient. Il a par ailleurs renforcé sa présence aux Etats-Unis – où il a finalisé le rachat de l’assureur américain RCIS – en Malaisie ainsi qu’en Australie.

Avis mitigés

Les activités vie (Global Life) ont elles généré un volume de primes, frais de police et dépôts d’assurance de 15,4 milliards de dollars. Elles sont en hausse de 4% (9%), dopées par l’Amérique latine, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Le résultat opérationnel (BOP) sur ce front est en repli de 1% à 667 millions de dollars, en raison d’un niveau plus élevé de sinistres aux Etats-Unis. Hors impact monétaire, il s’est toutefois rehaussé de 7%.

Quant à la filiale américaine Farmers, son résultat d’exploitation a reculé de 6% à 678 millions de dollars. Les inondations meurtrières au Texas ont affecté l’unité Farmers Re, dont le volume des primes encaissées a par ailleurs décliné d’un tiers.

“Tant Global Life que Farmers ont maintenu l’élan positif des trimestres précédents”, estime Mario Greco. Il se montre confiant qu’en 2016 et les années suivantes, le groupe sera en mesure de satisfaire ses actionnaires.

Du côté des analystes, les avis demeurent contrastés sur les perspectives du groupe. Malgré les progrès dans l’assurance non-vie, des efforts sont encore nécessaires, estime la Banque cantonale de Zurich. D’autres en revanche, à l’instar de Bernstein, attribuent la surprise du second trimestre à des facteurs exceptionnels.

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