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Les Romands résistent mieux que les Alémaniques au premier semestre

Chez Payot, la baisse atteint 2,4% pour les six premiers mois de l'année (archives). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le marché du livre en Suisse romande a évolué en baisse au premier semestre 2016. Il se porte toutefois légèrement mieux qu’en Suisse alémanique, où une contraction plus importante du chiffre d’affaires a été constatée.

Alors que le libraire alémanique Orell Füssli (avec son réseau de 32 enseignes) annonçait jeudi dernier une baisse de chiffre d’affaires de 4% au cours du premier semestre, le recul est moins prononcé en Suisse romande. Une diminution de l’ordre de 2,5% y est constatée selon Patrice Fehlmann, directeur de l’Office du livre de Fribourg (OLF), contacté par l’ats.

“Nous avons remarqué une tendance négative mais pas aussi importante que celle annoncée en Suisse alémanique. J’appelle cela “la résistance du livre opérée grâce à la fidélité de nos lecteurs”, remarque le directeur de l’OLF.

Recul chez Payot

Chez Payot, la baisse constatée au cours du premier semestre atteint 2,4%. Ce taux est donné à périmètre égal par rapport aux six premiers mois de l’an passé, sans prendre en compte le bon résultat genevois suite à la fusion de deux librairies en mars 2015 (+2% à 3%).

“Ce recul du chiffre d’affaires est uniquement dû à la baisse de nos prix moyens. C’est la conséquence du franc fort. Mais depuis juillet et août, nous sommes sur des prix stabilisés”, indique le directeur général du groupe, Pascal Vandenberghe.

Pour la suite de son exercice et le prochain semestre, Payot prévoit une légère hausse de son chiffre d’affaires.

Différence linguistique

Les chiffres avancés par Orell Füssli ne concernent donc que la partie germanophone du pays. “Quand ils raisonnent Suisse, ils pensent Suisse allemande”, constate le directeur de Payot dont le siège est à Lausanne. “Depuis cinq ans, nous apercevons une baisse plus prononcée du côté du marché suisse allemand que du romand”.

Une différence qui s’expliquerait par deux facteurs, selon Pascal Vandenberghe. “Les grandes librairies suisses alémaniques sont assez déshumanisées, avec un intérieur parfois froid. Et la culture germanophone est moins attachée au livre papier que la latine.”

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