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Les Serbes de Bosnie conservent leur “fête nationale”

Le leader politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, au moment de voter. KEYSTONE/EPA/VLADIMIR STOJKOVIC sda-ats

(Keystone-ATS) Les Serbes de Bosnie ont voté sans surprise dimanche en faveur du maintien de leur propre “fête nationale” le 9 janvier, fortement contestée par les musulmans bosniaques. Le patron de la “Republika Srpska”, Milorad Dodik, l’a annoncé.

Ce référendum s’apparente à un plébiscite pour Milorad Dodik qui avait appelé aux urnes les 1,2 million d’électeurs de la RS malgré l’opposition des Bosniaques et de la communauté internationale: après le dépouillement d’un tiers des bulletins, 99,80% des votants se sont prononcés pour le oui.

“Maintenant nous savons que les citoyens ont confirmé le 9 janvier et nous savons que les citoyens n’ont pas voulu renoncer à cette date”, s’est félicité Milorad Dodik lors d’une conférence de presse dans le Parlement de la “Republika Srpska” (RS) à Banja Luka (nord de la Bosnie).

La Bosnie est séparée en deux entités, une fédération croato-musulmane et la RS. Une organisation fragile née des accords de Dayton. Ces deux entités sont unies par des institutions communes dont l’autorité est de plus en plus remise en cause.

Le chef des Bosniaques musulmans, Bakir Izetbegovic, avait contesté avec succès devant la Cour constitutionnelle cette “fête nationale”.

Le 9 janvier correspond à la création d’une “République du peuple serbe” en 1992, trois mois avant un conflit qui devait faire 100’000 morts jusqu’aux accords de Dayton en 1995.

Réaction annoncée

“Il ne peut pas ne pas y avoir de réaction” après ce référendum tenu en dépit du véto constitutionnel, a réagi dimanche soir Bakir Izetbegovic.

“C’est un exemple éclatant de violation de l’accord de Dayton, d’obstruction aux décisions de la Cour constitutionnelle, de violation du code pénal. La seule question qui se pose est de savoir quand cette réaction interviendra et la forme qu’elle prendra”, a poursuivi le responsable bosniaque.

Il n’a toutefois pas précisé si cette réaction devait venir des Bosniaques ou de la communauté internationale.

Les résultats de ce référendum n’auront aucune conséquence juridique, avait prévenu avant le vote l’Autrichien Valentin Inzko, Haut représentant de la communauté internationale, garant du respect des accords de Dayton.

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