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Les soldats suisses sont mieux protégés lors des tirs

Les soldats suisses subissent beaucoup moins de lésions auditives qu'avant les années 1990 (photo symbolique). KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Les actions de prévention menées par l’armée et l’assurance militaire ont porté leurs fruits. Les soldats suisses subissent aujourd’hui beaucoup moins de lésions auditives qu’avant 1990.

Au milieu des années soixante, environ un soldat sur cinq subissait une diminution de l’acuité auditive à l’issue de l’école de recrues. Mais rares étaient les personnes souffrant de ces lésions qui les annonçaient à l’assurance militaire.

“Peut-être qu’en ce temps-là, les hommes s’attendaient tout simplement à s’exposer au bruit pendant le service militaire et à ressentir ensuite des sifflements dans les oreilles”, suppose Stefan A. Dettwiler, directeur de l’assurance militaire, cité dans le communiqué de la Suva publié mardi.

Dix fois moins de cas

“Chez certains, les symptômes sont apparus des années plus tard”, relève le directeur de l’assurance militaire. Durant les années 1960, la statistique recensait environ 500 cas par an. Or aujourd’hui ce chiffre a été divisé par dix.

Le risque de subir une lésion auditive a drastiquement diminué depuis 1990. Ce progrès est dû aux différentes mesures de prévention engagées par l’armée et l’assurance militaire au cours des trente dernières années. C’est ce que montrent les récentes analyses de l’assurance militaire.

Protection insuffisante

Jusque dans les années 1970, les seules protections auditives portées par les soldats lors des tirs militaires étaient des tampons auriculaires. Fabriqués par l’armée, ces tampons étaient censés “supprimer le bruit des tirs tout en permettant d’entendre les ordres”.

A partir de 1974, les soldats ont été équipés de coquilles de protection, mais celles-ci posaient des problèmes sur le terrain, car elles ne pouvaient être portés en même temps que le casque. Or les problèmes se sont accentués les années suivantes.

Outre les protections inadaptées ou inexistantes, le nouveau fusil d’assaut est devenu la cause principale des lésions. Les sons redirigés vers l’oreille du tireur étaient en effet supérieurs à ceux produits par la carabine. Aussi le nombre de lésions est-il passé à 700 cas par an en 1987.

“Pamir” personnel

A la fin des années 1980, l’armée a introduit le fameux “pamir”, une protection qui pouvait être portée avec le casque. Au début du service, chaque soldat se voyait remettre ce “pamir”, ainsi que de nouveaux tampons auriculaires en mousse extensible. La remise de ce set était assortie de l’obligation, pour chaque soldat, de protéger ses oreilles.

“Une étape importante venait d’être franchie”, relève le directeur de l’assurance militaire. Les troupes étaient désormais équipées de protections adaptées et les supérieurs devaient vérifier que celles-ci étaient distribuées et portées. Parallèlement, la Commission militaire pour la prévention des accidents a lancé sa campagne “Protéger les oreilles”.

Stabilité des coûts

Toutes ces mesures ont porté leurs fruits. La majeure partie des quelque 50 cas de lésion enregistrés annuellement aujourd’hui sont survenus il y a au moins dix ans. Fin 2016, l’assurance militaire a en outre constaté que les lésions auditives recensées étaient toutes dues à des causes accidentelles et non à un défaut de protection.

L’assurance militaire a également publié son bilan 2016. Elle a versé dans l’ensemble quelque 190 millions de francs de prestations d’assurance, soit 3 millions de moins qu’en 2015.

La plus grande partie de ces montants a été versée pour des personnes effectuant un service militaire, de protection civile ou civil. Les frais de traitement sont restés stables, “en dépit d’une augmentation des cas de presque 3%”, indique Stefan A. Dettwiler.

L’assurance militaire a enregistré, toutes catégories confondues, environ 31’000 cas de maladie et près de 10’000 accidents. La majorité (17’000 cas de maladie et 6500 accidents) ont concerné des militaires de milice.

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