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Les Suisses expatriés au Japon se souviennent surtout du séisme

(Keystone-ATS) Un an après le séisme, le tsunami et la catastrophe de Fukushima, la vie est revenue à la normale pour les Suisses expatriés au Japon. Ils gardent toutefois un souvenir marquant du tremblement de terre et se disent déçus par l’attitude des médias occidentaux et leur traitement alarmiste de l’événement.

“J’ai cru que c’était la fin du monde”, confie à l’ats Claudine Peretti, une Vaudoise installée au Japon depuis une quarantaine d’années. Elle se trouve à son travail lorsque la terre se met à trembler le 11 mars 2011. Contre toutes les consignes de sécurité, ses collègues et elle se ruent à l’extérieur. “Devant nous, un immeuble de 60 étages tanguait. Tout se balançait: arbres, poteaux téléphoniques”.

Aurélien Hubleur, Jurassien installé à Tokyo, se souvient lui de la vision surréaliste offerte par les voitures: “elles bougeaient toutes de haut en bas sur leurs amortisseurs, on aurait dit un clip de rap américain”.

Le cauchemar des répliques

Dans les heures qui suivent, tous les expatriés vivent la même histoire. Plus de transports publics ni de réseaux téléphoniques: ils restent sans nouvelles de leurs proches jusqu’au soir.

Alors que le plus dur est passé, une nouvelle épreuve commence pour les nerfs. “Les répliques du séisme ont été extrêmement nombreuses”, souligne Alexandre Ribordy, un Valaisan travaillant à Tokyo.

“A chaque secousse, le stress monte, le coeur s’emballe: c’était très pénible”, assure Aurélien Hubleur.

Médias: l’obsession de l’atome

Les expatriés s’étonnent de la place prise par Fukushima dans les médias occidentaux. “J’ai lu récemment un article qui affirmait: ‘la catastrophe de Fukushima a fait 19’000 morts'”, s’indigne Sébastien Jolliet, un physicien suisse. “Pourtant, c’est bien le tsunami et dans une moindre mesure le tremblement de terre qui ont fait des victimes”.

La machine médiatique s’est emballée, estime de son côté Aurélien Hubleur. “Les gens espéraient presque que la centrale pète. Ils attendaient que quelque chose d’incroyable se passe. Ma vision des médias a beaucoup changé depuis”.

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