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Les Suisses se préoccupent du vent et des vagues, pas des déchets

(Keystone-ATS) Les régatiers suisses ont le sourire et ne s’inquiètent pas outre mesure de la qualité des eaux et des conditions de navigation dans la baie de Guanabara, annoncée comme exécrables.

“La situation s’est beaucoup améliorée ces derniers temps, tous les jours des bateaux nettoient”, témoigne Nathalie Brugger.

La Fribourgeoise (30 ans), pour ses 3es Jeux, aura une petite chance de médaille en Nacra 17, une nouvelle catégorie olympique de catamarans disputée en couple mixte, en l’occurrence avec l’Argentino-Suisse Matias Bühler. Comme les huit autres sélectionnés suisses en voile, elle a déjà passé une bonne centaine de jours à Rio pour s’habituer aux conditions particulières de cette baie située au pied du Pain de Sucre, à Flamengo.

“Le principal risque viendra des déchets de bois et de plastique qui flottent encore. Ils peuvent endommager les bateaux et, dans le pire des cas, nous faire chavirer”, relève Nathalie Brugger. “Mais les Brésiliens ont fait beaucoup d’efforts pour nettoyer la baie.”

A entendre les Suisses, les histoires de rats, de cadavres ou de chiens flottants dans cette baie, rapportées régulièrement ces derniers temps, ne constituent pas une préoccupation majeure. “Personnellement, je n’en ai pas vu”, relève Yannick Brauchli, qui fera équipe avec le Genevois Romuald Hausser dans la catégorie des 470.

En revanche, il faudra impérativement éviter les infections. Les eaux, surtout à l’intérieur de la baie, où se dérouleront les courses finales aux médailles, sont infestées de bactéries. “Je prends des antibiotiques à titre préventif, pour me protéger l’estomac. En 470, mais aussi dans les autres classes de bateaux, nous sommes presque toujours au contact avec l’eau (parfois à moitié immergés, ndlr). Il faut éviter au maximum le contact de l’eau avec les yeux, la bouche, les muqueuses.”

Mais les régatiers en témoignent: ils ont déjà trouvé des conditions au moins aussi sales en Europe. En revanche, les conditions de navigation, très changeantes, exigeront beaucoup de souplesse. A l’extérieur de la baie, les vagues peuvent atteindre 4 mètres de haut. A l’intérieur, c’est plus calme mais le vent reste omniprésent, et les montagnes alentour pimentent la situation. “Ce sont globalement des conditions très compliquées pour un navigateur”, relève Nathalie Brugger. Du coup, il pourrait y avoir des surprises.

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