Les syndicats veulent une meilleure protection pour les ouvriers
Réunis samedi à Berne en "Landsgemeinde", quelque 800 ouvriers de la construction ont décidé de durcir le ton pour obtenir un renouvellement de la convention collective de travail de leur branche. Ils prévoient des actions sur les chantiers, une manifestation nationale et, si nécessaire, des mesures de lutte.
La convention nationale de la construction, l'une des principales CCT de Suisse avec près de 100'000 ouvriers concernés, arrive à échéance à la fin de l'année, ont rappelé dans un communiqué de presse commun les syndicats Unia et syna. Or les négociations avec la Société suisse des entrepreneurs n'ont pour l'instant pas abouti si bien que la "Landsgemeinde" a décidé "de durcir prochainement le ton", ont averti les organisations de travailleurs.
Des actions seront organisées sur les chantiers de toute la Suisse encore avant les vacances d'été et une manifestation nationale a été agendée au 24 septembre à Berne. Si les entrepreneurs maintiennent leur position, "des mesures de protestation et de lutte", seront prises cet automne, écrivent les deux syndicats.
"Des mesures comme la grève n'entreront en question que si les négociations menacent d'échouer", a précisé à l'ATS la porte-parole de Syna Sandra Leis. Son collègue d'Unia, Nico Lutz, a en effet rappelé que la CCT actuelle, en vigueur jusqu'à la fin de l'année, prévoit la paix du travail sur les chantiers.
"Attaque frontale"
En attendant, les syndicats considèrent comme "une attaque frontale contre tous les travailleurs de la branche" la remise en question de la retraite à 60 ans de la part des entrepreneurs, l'assouplissement des salaires minimums ou encore la réduction de la protection contre les licenciements en cas de maladie ou d'accident.
Leur exigence principale est d'être davantage protégés sur le plan social et au niveau de leur santé sur les chantiers, où l'intensité de travail augmente sans cesse, selon les syndicats.
"Marges très faibles"
De son côté, la Société suisse des entrepreneurs reconnaît que la conjoncture est bonne mais invoque la rentabilité insuffisante des entreprises. "Les marges sont très faibles" en raison d'une concurrence acharnée, avait expliqué en décembre son vice-directeur Blaise Clerc.