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Les taux d’imposition en Suisse ont stagné dans l’ensemble en 2018

Le canton de Genève a toujours les taux d'imposition maximaux les plus élevés, tant sur le bénéfice que sur le revenu (image symbolique). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) En Suisse, la fiscalité est demeurée stable en 2018 par rapport à l’année précédente. La Suisse centrale continue d’afficher les taux d’imposition les plus bas, tant sur les bénéfices des entreprises que sur le revenu. Le canton de Genève ferme le peloton.

“Pas de changements significatifs dans le paysage fiscal suisse”, souligne le cabinet d’audit et de conseil KPMG dans son “Swiss Tax Report 2018” publié mercredi. L’enquête, menée depuis 2007, compare la fiscalité des 26 cantons suisses et de 130 pays.

Depuis le début de la période d’observation, le taux d’imposition moyen sur le bénéfice des entreprises s’est réduit de seulement 3,05%. Pour la fiscalité individuelle, après une baisse modérée jusqu’en 2012, la moyenne du taux maximal s’est stabilisée à près de 34%.

Les cantons de Suisse centrale dominent le classement de la compétitivité fiscale de manière quasi ininterrompue. Avec un taux inchangé comparé à l’année dernière de 22,86%, Zoug conserve son premier rang, devant Obwald, Appenzell Rhodes-Intérieures, Uri, Nidwald et Schwyz. Côté romand, Fribourg (36,02%) et le Valais (36,5%) pointent respectivement en 16e et 17e position.

Milieu de terrain

Aucun mouvement non plus entre 2017 et 2018 parmi les cantons à taxation lourde. A Genève, qui ferme le classement, le taux d’imposition maximal des personnes physiques reste à 44,75%. Derrière lui figurent Bâle-Campagne, Vaud (41,5%), Berne (41,27%), le Tessin (40,72%), le Jura (40,46%), Zurich (39,76%), Neuchâtel (39,33%) et Bâle-Ville.

En comparaison internationale, les cantons suisses restent dans l’ensemble en milieu de terrain européen pour ce qui est des taux maximaux d’impôts sur le revenu, relève le rapport. Les pays d’Europe de l’Est présentent les taux d’imposition des particuliers les plus bas.

Ceux d’Europe occidentale et la Scandinavie affichent les niveaux les plus élevés. La Suède a toutefois abaissé le sien de 61,85% à 57,34%.

Impôts sur le bénéfice

Du côté de l’impôt sur les bénéfices frappant les entreprises, les cantons de Suisse centrale dominent là aussi à l’aune de la compétitivité. A 12,32%, le canton de Lucerne maintient le premier rang, devant Nidwald, Obwald, les deux Appenzell, Zoug, Uri et Schwyz. Classé meilleur romand, Neuchâtel (15,61%) reste en 9e position.

A l’autre extrémité du classement, Genève ferme encore la marche, avec un taux inchangé de 24,16%. Il est à la traîne derrière Bâle-Ville, le Valais (21,74%), Berne (21,64%), Soleure, Vaud (21,37%), Zurich (21,15%), Bâle-Campagne, le Tessin (20,55%), le Jura (20,53%) et Fribourg (19,86%).

En comparaison européenne, Lucerne se classe au 4e rang, derrière l’île anglo-normande de Guernsey (0%), le Monténégro et la Hongrie (9% chacun) et la Bulgarie (10%). Nidwald, Obwald, les deux Appenzell, Zoug et Uri se suivent, derrière l’Irlande, le Liechtenstein et Chypre. Neuchâtel occupe le 14e rang à l’échelle du Vieux Continent.

Réformes en cours

Si le climat fiscal n’a enregistré que de faibles variations, il s’agit d’un “calme trompeur”, selon KPMG. Les réformes en cours, tant en Suisse qu’à l’étranger, devraient redynamiser la concurrence.

En Suisse, la 3e révision de la fiscalité des entreprises – refusée par le peuple en février 2017 et relancée comme Projet fiscal 17 – a incité nombre de cantons à réduire leur charge fiscale sur les bénéfices.

A l’échelle globale, la Suisse, avec un taux moyen d’imposition des bénéfices des entreprises de 17,71%, occupe le 5e rang mondial. Les Bahamas, Bahreïn et les Bermudes notamment (tous à 0%) figurent en tête de classement. La récente réforme américaine a propulsé les Etats-Unis à la 10e place en la matière.

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