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Les taxis bâlois montent au créneau contre Uber

(Keystone-ATS) Au moins 30 conducteurs de taxi ont exigé mercredi une interdiction du service privé Uber. Installés devant la gare CFF, ils n’ont laissé monter aucun client dans leur véhicule en signe de protestation. Ils appellent à une égalité de traitement.

Selon un porte-parole du syndicat Unia, environ 40 personnes travaillent pour UberPop, service qui permet à des particuliers de transporter des passagers. Mais leur nombre exact est difficile à chiffrer.

Ils ne sont enregistrés nulle part et n’ont pas de lampe sur le toit de leur voiture. La clientèle les contacte simplement par l’application éponyme tandis que la course est réglée par carte de crédit via la centrale Uber.

Le transport de personnes par des non-taxis est aussi soumis à une réglementation. Seuls les chauffeurs qui ont effectué moins de deux trajets contre rémunération en l’espace de seize jours peuvent être exemptés des normes strictes édictées dans l’ordonnance sur la durée du travail et du repos. D’un point de vue fiscal, les autorités bâloises considèrent ce service de covoiturage payant comme une activité professionnelle indépendante.

“Employeur au noir”

Pour la branche et Unia, la firme américaine est un “employeur au noir”. De fait, elle est une entreprise de transport, explique le porte-parole. Les conducteurs ne sont pas indépendants, car ils sont liés par des contrats précis. Ainsi, ce ne sont pas eux qui devraient être sanctionnés, mais l’entreprise.

Sur les quelque 40 personnes travaillant pour UberPop à Bâle, un tiers sont des chauffeurs de taxi qui essaient d’améliorer leur bas salaire, souligne Unia. Ils gagnent actuellement entre 13 et 17 francs de l’heure. Quant à l’entreprise, bientôt cotée en Bourse, elle est évaluée à 50 milliards de dollars.

Quatre personnes travaillant pour Uber sont sous le coup d’une enquête pénale à Bâle-Ville. Selon une réponse du gouvernement à une intervention parlementaire, les contrôles sont toutefois effectués par hasard.

La branche rejette par ailleurs une nouvelle loi cantonale sur les taxis, soumise au vote le 15 novembre. Elle estime que les mesures proposées ne sont pas suffisamment précises et laissent la voie libre à l’entreprise américaine.

UberPop interdit dans plusieurs pays

En Suisse, Uber a déjà fait des vagues en s’implantant à Genève, Lausanne et Zurich. Et des réactions semblables ont eu lieu dans de nombreuses villes.

Il y a deux semaines, des centaines de chauffeurs de taxi venus de plusieurs pays d’Europe ont perturbé la circulation à Bruxelles pour protester contre l’application UberPop. Mardi, le siège européen de la société, à Amsterdam, a été perquisitionné afin de déterminer si elle se livre à des activités illégales de taxi.

L’application a été interdite en Espagne, en Italie, en France et en Allemagne. Parallèlement, l’entreprise américaine a lancé UberX et UberBlack, qui fait appel à des conducteurs licenciés.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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