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Les véhicules autonomes pourraient rapporter des milliards

Voyager en véhicule autonome permettrait de rentabiliser le temps de déplacement (image symbolique). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Un parc de véhicules autonomes et partagés pourrait rapporter des dizaines de milliards de francs chaque année, selon une étude de l’administration. Une telle situation n’est cependant pas à escompter avant 2050 et les hypothèses avancées sont grevées d’incertitudes.

La numérisation conquiert chaque jour plus de terrain. Et la mobilité n’y échappe pas: de nombreuses entreprises sont en train de développer des véhicules autonomes et les prestataires de services utilisent toujours plus les plateformes en ligne pour atteindre leurs clients.

Dans son étude publiée jeudi, l’Office fédéral du développement territorial (ARE) met en corrélation l’automatisation des véhicules avec un partage des moyens de transport grâce à Internet. Un parc de véhicules totalement automatisés et partagés pourrait rapporter des dizaines de milliards de francs, d’après ses estimations.

Autres activités

Le principal bénéfice d’un tel système serait la rentabilisation des déplacements, poursuit l’ARE dans un communiqué. Confortablement installé dans son véhicule, un ancien conducteur devenu passager pourrait travailler, régler ses factures ou tout simplement rattraper ses lectures de l’été.

La diminution des accidents permettrait une réduction des coûts de la santé. Les personnes âgées gagneraient en mobilité. Et les coûts de personnel des transports publics seraient restreints.

“Dans cet univers futuriste, posséder un véhicule privé ne sera plus la clé de la mobilité individuelle”, souligne l’ARE. De fait, le remplacement des parkings privés par des zones de dépose-minute rendrait les villes plus attractives. Les espaces ruraux seraient plus accessibles. Les trajets porte-à-porte directs feraient gagner du temps puisque l’utilisateur n’aurait plus à se déplacer jusqu’à l’arrêt.

Infrastructures supplémentaires

Mais l’automatisation n’est pas sans inconvénient. Moins actif, l’homme profiterait moins des bénéfices d’une petite marche ou d’un trajet à vélo pour sa santé. Toutes les zones devenant également accessibles, le mitage du territoire risquerait d’augmenter.

Des coûts supplémentaires sont aussi à prévoir pour les trajets à vide, l’acquisition et le maintien des véhicules autonomes. Les infrastructures techniques et les normes de communication devraient être renouvelées, des capteurs installés sur les routes et des centres de pilotage et de coordination créés.

La communication entre les véhicules – ou entre véhicules et infrastructures – étant difficile à prévoir, elle n’a pas été prise en compte dans l’étude. D’autre part, “des incertitudes considérables entourent encore l’ampleur” des effets potentiels de la numérisation dans les transports, précise l’ARE. L’office estime que des analyses plus poussées sont nécessaires.

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