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Les vaches d’exposition souffrent avec leurs tétines gonflées

Avec leurs tétines maintenues gonflées, les vaches de concours ne sont pas à la fête (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les vaches laitières d’exposition avec leurs tétines gonflées souffrent. La clinique des animaux de rente de la faculté Vetsuisse de l’Université de Berne a enquêté et des mesures vont être prises dès l’an prochain.

Des vaches avec des pis pleins et des intervalles de traite excessivement longs sont régulièrement présentées à des concours de vaches laitières. Cela compromet leur bien-être et leur santé, comme l’avait montré une étude sur le sujet publiée l’an dernier.

Les chercheurs bernois ont maintenant procédé à une étude complémentaire lors de quatre compétitions des vaches laitières en Suisse en 2017, à la demande de la Communauté de travail des éleveurs bovins suisses (CTEBS) et de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

Pour le directeur de l’étude Adrian Steiner, cité lundi dans un communiqué de l’Université de Berne, “les intervalles de traite excessifs peuvent avoir comme conséquence le trop-plein des pis de vaches et la formation d’oedèmes sous la peau”. De plus, cela peut compromettre la marche et la position debout ainsi que le comportement alimentaire de l’animal.

Quatre expositions sous la loupe

Un total de 321 vaches sur quatre expositions (Swiss EXPO 2017 à Lausanne, Tier&Technik à St-Gall, BRUNA à Zoug et Swiss Red Night à Berne) ont été examinées. “Nous avons pu pour la première fois développer un système à ultrasons permettant d’identifier différents degrés de gravité de la surcharge des pis”, a expliqué le Pr Steiner à l’ats.

Un oedème de pis a été démontré chez 72 vaches (23%). A la BRUNA, la prescription d’un intervalle maximal entre la dernière traite et la présentation de l’animal a eu pour conséquence une réduction de moitié du nombre de vaches présentant des symptômes de pis surchargé.

Par ailleurs, un anti-inflammatoire a été détecté dans le sang de 29 vaches examinées (16%), ce qui permet d’en déduire un traitement dans les jours précédant l’exposition.

Trayons collés

En outre, 263 vaches (86%) avaient les trayons collés avec du collodion, selon les indications des éleveurs, pour empêcher l’égouttement du lait pendant la présentation dans l’arène. Le collage des trayons n’est pas réglementé par la loi.

Ces deux études ont permis de démontrer que le diagnostic de la présence d’oedème au moyen d’ultrasons constitue un instrument fiable pour détecter des pis surchargés. Il est toutefois important que les contrôles soient effectués par un vétérinaire, selon le Pr Steiner.

Pour le chercheur, “il est heureux que la CTEBS et l’OSAV soient sensibilisés à cette question. Des mesures ont été prises sur la base des résultats de l’étude et de nos recommandations”.

Nouveau règlement

La CTEBS a informé lundi après-midi les organisateurs d’expositions de ces résultats, qui seront intégrés dans le règlement ad hoc, a indiqué son président Markus Gerber. Les modifications entreront en vigueur début novembre; un défi, car il n’y a pour l’instant pas suffisamment de vétérinaires formés à cette méthode.

La première grande exposition concernée sera Swiss EXPO à la mi-janvier à Lausanne. Des contrôles ponctuels inopinés seront également effectués dans les plus petites manifestations. Des sanctions pouvant aller jusqu’à la disqualification sont envisagées.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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