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Les vignerons encaveurs indépendants en veulent à Berne

Willy Cretegny, le président de l'Association suisse des vignerons encaveurs indépendants (ASVEI), avait déjà manifesté en décembre dernier à Berne pour dénoncer les importations de vin à bas prix (archives). KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Trop de travail administratif, trop de frais, l’Association suisse des vignerons encaveurs indépendants (ASVEI) ne pense que du mal de la nouvelle ordonnance fédérale sur le vin. Elle appelle ses membres à refuser le contrôle de Berne pour protester.

Environ 20 vignerons ont déjà annoncé leur décision de fermer leurs portes aux fonctionnaires fédéraux, relève mercredi le président de l’ASVEI, le Genevois Willy Cretegny. D’autres devraient suivre d’ici au 31 janvier. Il s’agit de la date qui a été laissée aux producteurs pour faire part de leurs intentions, a-t-il ajouté.

La nouvelle ordonnance sur le vin ne fait plus de distinction entre les producteurs et les commerces de vin, explique M. Cretegny. Avant, les vignerons encaveurs étaient soumis au contrôle des cantons, qui connaissent bien le terrain. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les exigences sont plus élevées et Berne réclame beaucoup d’informations.

Dépenses supplémentaires

De plus, le contrôle opéré par la Confédération est annuel, alors qu’il n’avait lieu qu’une fois tous les quatre ans avant. Comme ces contrôles sont facturés aux vignerons, ces derniers doivent faire face à des dépenses supplémentaires, dans un contexte économique déjà difficile pour eux, regrette M. Cretegny.

Le président de l’ASVEI rappelle que les producteurs locaux de vin doivent affronter la concurrence sans merci de vins venus de l’étranger. 40% des importations sont achetées moins de 1,5 franc le litre, précise-t-il. “C’est comme si on vous divisait votre salaire par quatre”.

Pour le climat

L’ASVEI a écrit au conseiller fédéral Guy Parmelin pour lui demander de prendre des mesures afin de sauvegarder la production du pays. “Nous acceptons la concurrence, mais à condition qu’elle ne soit pas déloyale”, note M. Cretegny. Il est absurde, selon lui, de vouloir protéger le climat et d’importer des vins de l’autre bout du monde.

M. Parmelin, ancien vigneron, a pris, en priorité, la défense de l’économie et abandonne à leur sort les travailleurs de la terre, déplore M. Cretegny. “Il a oublié d’où il venait”. Des centaines de familles et des milliers d’emplois sont concernés. Il en va aussi de l’environnement, du paysage naturel et culturel de la Suisse.

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