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Les villes suisses à la peine en comparaison européenne

A l'image de 2007, 2010 et 2015, le classement "TOPindex" est dominé par Barcelone - dont on voit ici à l'image la cathédrale de la Sagrada Familia - devant Prague, la capitale tchèque qui reprend le 2e rang à Florence (archives). KEYSTONE/AP/MANU FERNANDEZ sda-ats

(Keystone-ATS) Conséquence de la vigueur du franc, les villes suisses ont perdu de leur attrait auprès des touristes. Au classement européen des destinations touristiques en Europe en 2016 de l’institut recherches bâlois BAK Economics, Genève et Zurich ont reculé.

L’appréciation “brutale” du franc par rapport à l’euro après l’abandon à mi-janvier par la Banque nationale suisse (BNS) du taux plancher liant franc et euro n’est pas restée sans effet sur le tourisme urbain en Suisse l’an passé, écrit jeudi BAK Economics. Dans son classement “BAK TOPindex”, Genève recule ainsi en un an du 7e au 9e rang, Zurich étant éjecté des premiers rangs, passant de la 9e à la 12e place.

La chute pour les deux premières destinations touristiques helvétiques se révèle encore plus brutale au regard de 2010, la Cité de Calvin se hissant alors sur le podium, au 2e rang, et celle des bords de la Limmat en 5e position. BAK Economics attribue le repli à une demande moins vigoureuse que pour les autres villes européennes.

Alors qu’à l’échelle du Vieux-Continent la demande a bondi de 4,3%, celle pour la Suisse a progressé à un rythme nettement plus mesuré, soit 1,3%. Reste que malgré des conditions défavorables l’an dernier, le tourisme urbain helvétique a progressé, les villes se montrant plus résistantes que les stations de tourisme alpines, lesquelles ont subi un recul de 2,3%.

Demande indigène

Selon les chercheurs bâlois, la croissance du tourisme urbain a essentiellement tiré profit de la demande indigène, celle-ci ayant généré une hausse des nuitées de 1,8%. Celles des clients étrangers n’ont dans le même temps crû que de 1%.

Parmi les trois autres villes helvétiques figurant dans l’échantillon de destinations retenu par BAK Economics – qui ne comprend par exemple ni Paris, Rome, Londres ou encore Venise – Lausanne a gagné deux rangs, passant de la 15e à la 13e place. Un 13e rang repris à Berne, la ville fédérale reculant en 15e position, derrière Bâle qui a conservé la sienne.

A l’image de 2007, 2010 et 2015, le classement “TOPindex” est dominé par Barcelone, devant Prague, la capitale tchèque reprenant le 2e rang à Florence, qui recule d’une place sur la 3e marche du podium. Suit ensuite la cité allemande d’Heidelberg, qui gagne 4 rangs, devant l’italienne Vérone, l’autrichienne Salzbourg et la bavaroise Munich, à égalité avec Vienne.

BAK Economics se montre cependant optimiste pour l’année en cours, à la lumière du dynamisme affiché par les cinq villes suisses étudiées durant le premier semestre 2017. Le léger affaiblissement du franc depuis l’été bénéficie aux destinations urbaines helvétiques, tout comme leur compétitivité et leur attrait incontestables, concluent les experts rhénans.

Près de 200 destinations sous revue

L’institut BAKBASEL examine périodiquement 150 destinations de l’Arc alpin européen (Suisse, Liechtenstein, Autriche, Allemagne, Italie, France et Slovénie) sur mandat du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et 40 régions touristiques. Les analyses s’étendent à 45 villes du Vieux- Continent.

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