Leuenberger critique la politique environnementale de l’Occident

(Keystone-ATS) Nagoya – Pour son dernier discours en tant que conseiller fédéral, Moritz Leuenberger n’a pas mâché ses mots ce vendredi lors de la conférence internationale sur la biodiversité à Nagoya. Il a vivement critiqué la politique environnementale des pays industrialisés et de la Suisse.
“En Suisse, on m’a conseillé de ne pas étaler nos déficits sur le terrain international. Je trouve cette attitude erronnée”, a lancé le ministre de l’environnement, selon la version écrite de son discours. Il a appelé les Suisses à se regarder “objectivement” dans le miroir: “Ce que nous voyons dans ce miroir n’est pas particulièrement réjouissant”, a-t-il estimé.
Les Suisses cultivent certes “un profond amour de la nature”. On est également de plus en plus conscients de la valeur de la nature. “Pourtant, nous sommes en train de gâcher cette richesse”, a-t-il déploré. Il a notamment rappelé que les Chambres fédérales ont récemment décidé d’assouplir la protection du loup en Suisse ou ont refusé de ratifier les neuf protocoles à la Convention des Alpes.
Au niveau international également, “nous devons constater ici à Nagoya que nous n’avons jusqu’ici pas pu respecter l’objectif de stopper la perte de la diversité des espèces”.
Moritz Leuenberger a appelé ses homologues à adopter un protocole contraignant sur l’Accès et le partage des avantages (ABS) liés à l’utilisation des ressources génétiques. “D’autres ont soigné les ressources génétiques. Nous, dans les pays industrialisés, nous en profitons. Laissez-nous partager aussi les bénéfices”, a-t-il dit.
La conférence sur la biodiversité de Nagoya est le dernier acte officiel de Moritz Leuenberger, qui restera au Japon jusqu’à dimanche. Le conseiller fédéral a déjà remis son bureau au Palais fédéral à Doris Leuthard, qui prendra dimanche à minuit les rênes du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).