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Libye: l’ONU se donne “plusieurs semaines” avant une solution

Le chef de l'ONU en Libye Ghassan Salamé demande aux Etats-Unis et au Conseil de sécurité de soutenir les efforts européens pour lutter contre l'arrivée d'armes en Libye et ne fait pas d'un cessez-le-feu une condition à des discussions politiques. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU estime qu’il faudra “plusieurs semaines” avant une solution durable en Libye. Les militaires des deux camps se sont à nouveau retrouvés mardi à Genève. L’émissaire de l’ONU salue la nouvelle opération navale européenne pour limiter l’arrivée d’armes.

“Quiconque peut aider” à surveiller l’embargo sur l’armement, violé régulièrement, doit être soutenu, a dit devant la presse Ghassan Salamé. La veille, l’UE avait annoncé qu’elle allait remplacer sa mission de lutte contre le trafic de migrants par une autre contre le trafic d’armes, seulement au large de l’Est du pays contrôlé par les forces du maréchal Khalifa Haftar.

Interrogé sur les effets de cette déclaration sur les discussions militaires libyennes pour un cessez-le-feu durable, qui ont repris mardi à Genève, l’émissaire relève qu’un seul acteur ne peut à lui seul surveiller l’ensemble du pays. Il a appelé les Etats-Unis et le Conseil de sécurité de l’ONU à soutenir les efforts européens.

Discussions difficiles

A Genève, les pourparlers indirects de la Commission militaire conjointe sont “plus difficiles” que le volet économique discuté hors de Suisse et qui avance “plutôt bien”, estime M. Salamé. Dix hauts responsables, répartis à parts égales entre le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et l’Armée de libération nationale (ALN) du maréchal Haftar, sont rassemblés.

Une première rencontre il y a deux semaines n’avait pas permis d’aboutir à un accord. Mais M. Salamé n’en fait pas pour autant une précondition pour réunir 40 représentants politiques des deux côtés dès le 26 février à Genève.

“La Commission militaire conjointe a beaucoup à faire”, a-t-il admis. Et de mentionner des difficultés sur les nombreuses violations de la trêve, encore ce mardi dans la région de Tripoli, au retrait des armes lourdes en passant par le dispositif de surveillance d’un éventuel accord.

Dialogues entre Libyens à Genève

“Les deux parties doivent faire des compromis”, ajoute-t-il. Sur chacun des trois volets militaire, économique et politique, il s’attend à “plusieurs semaines” et “plusieurs séries” de discussions. Mais il estime que son plan se poursuit.

Lundi prochain, le chef du GNA Fayez al-Sarraj est attendu à Genève pour le début du Conseil des droits de l’homme mais il n’est pas encore précisé s’il restera pour l’ouverture du format politique. Aucun membre des pays qui soutiennent ce gouvernement, dont la Turquie, ni de ceux favorables à l’ALN, comme la Russie, ne sera représenté lors de ce dialogue.

Ceux-ci devront utiliser le mécanisme de suivi de la conférence internationale de Berlin de janvier, décidé ce week-end et qui se réunira une fois par mois. Depuis l’augmentation des violences il y a près d’un an, les affrontements ont fait des centaines de victimes parmi les civils et des milliers parmi les combattants, selon la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL). De leur côté, des centaines de civils ont été blessés.

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