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Ligue du Nord: après son père, Renzo Bossi démissionne aussi

(Keystone-ATS) Après son père Umberto Bossi, fondateur du parti populiste italien de la Ligue du Nord la semaine dernière, c’est son fils et dauphin Renzo qui a démissionné lundi de son poste de conseiller régional de la Lombardie. Lui et d’autres proches d’Umberto Bossi auraient puisé dans les caisses du parti pour financer des dépenses privées.

Renzo Bossi, 23 ans et surnommé “la truite” par son père, ancien allié-clé de Silvio Berlusconi, a annoncé à la chaîne télévisée TGcom 24 avoir renoncé à son poste, dont tous les médias ont rappelé combien il était bien rémunéré (12’000 euros par mois). Il a dit partir “pour le bien du mouvement” et s’est dit “serein” quant aux accusations à son encontre.

Selon des écoutes téléphoniques et des témoignages cités par les médias, Renzo Bossi, sa mère et d’autres proches d’Umberto Bossi dont Rosy Mauro, vice-présidente du Sénat italien, auraient puisé allègrement dans les caisses du parti pour financer des dépenses privées.

Le scandale a éclaté avec l’ouverture d’une enquête pour des détournements de fonds publics – en l’occurence des remboursements de frais électoraux – visant le trésorier du parti Francesco Belsito, limogé dans la foulée.

Investissements surprenants

A cause de cette affaire qui touche ses proches surnommés par la presse “le cercle magique”, Umberto Bossi a démissionné jeudi dernier de la direction opérationnelle du parti et a pris la fonction honorifique de président.

L’enquête est partie d’investissements surprenants de la Ligue du nord en Tanzanie et à Chypre pour plus de 5 millions d’euros alors que ce parti se veut le champion de la lutte anti-corruption et des intérêts des PME du nord de l’Italie. Une investigation à Naples concerne aussi un possible blanchiment d’argent sale provenant d’un clan de la mafia calabraise.

Les militants de base du parti sont furieux et ce scandale tombe mal pour la Ligue qui doit affronter début mai des municipales dans ses fiefs du nord, cette fois sans l’appui du parti PDL de Berlusconi.

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