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Lindt & Sprüngli signe un nouvel exercice record en 2014

(Keystone-ATS) Malgré un climat de consommation morose en Europe et la hausse du prix des matières premières, Lindt & Sprüngli a signé un nouvel exercice record en 2014. A la faveur de l’intégration du confiseur américain Russel Stover Candies, le bénéfice net du chocolatier zurichois a bondi de 13% à 342,6 millions de francs.

“L’année 2014 a été riche en temps forts et en records absolus”, a résumé mardi le patron et président de Lindt & Sprüngli, Ernst Tanner, devant la presse au siège de l’entreprise. Pour l’acquisition de Russel Stover Candies, la plus importante de son histoire, la firme de Kilchberg (ZH) a déboursé environ 1,5 milliard de dollars (1,48 milliard de francs).

Le rachat de l’entreprise familiale américaine, avec ses marques Russell Stover, Whitman’s et Pangburn’s, a été finalisé en septembre. Cette reprise a propulsé la maison zurichoise au troisième rang du plus grand marché mondial du chocolat, et au premier rang dans le segment premium et saisonnier, a tenu à rappeler M. Tanner.

Haute priorité

En dépit des charges uniques liées à l’opération, le résultat d’exploitation (EBIT) de Lindt & Sprüngli a décollé de 17,4%, à 474,3 millions de francs. Sans la consolidation du confiseur américain (de septembre à décembre), l’EBIT ressort à 444,3 millions. A 14%, la marge correspondante est stable sur un an. Hors acquisition, elle s’est hissée à 14,2%.

La pleine intégration de Russel Stover, qui représente un chiffre d’affaires annuel d’environ 500 millions de dollars et 2800 collaborateurs, est maintenant la “haute priorité”. La société basée à Kansas City, fondée en 1923 et devenue célèbre à travers le film “Forrest Gump”, compte quatre usines outre-Atlantique.

“Nous nous sommes imposés face à cinq autres concurrents”, a dit M. Tanner. S’il a réalisé ainsi l’une de ses ambitions, le groupe n’a toutefois pas l’intention de commercialiser les marques reprises en dehors du continent nord-américain.

Barre des 3 milliards

Comme publié mi-janvier, le chiffre d’affaires a lui aussi bondi de 17,4% sur un an pour atteindre 3,39 milliards de francs, porté par les volumes et les nouveaux produits. Sans Russel Stover/Whitman’s, la croissance organique s’inscrit à 9,8%.

La hausse des prix du cacao et des noisettes, une forte pression sur les prix du côté des détaillants et la force du franc ont été des défis. Les taux de change ont pesé à hauteur de 1,1% sur les ventes. En Europe, la croissance organique atteint 6,5% en monnaies locales.

En Suisse, les ventes ont augmenté de 6,8%, tirées par les exportations. En France, elles ont crû de 6,4% et en Allemagne de 5,1%. Le Royaume-Uni affiche un bond de 14,7%, tandis qu’en Italie, où la marque locale Caffarel connaît des difficultés financières, la progression se limite à 3,1%.

Réseau étoffé

Sans la contribution de Russell Stover/Whitman’s, l’Amérique du Nord enregistre une embellie de 14,3% sur un an avec les marques Lindt et Ghirardelli. Après le rachat, le marché nord-américain génère près de 37% du chiffre d’affaires, loin devant les débouchés clés européens que sont l’Allemagne (15,3%) et l’Hexagone (11,2%).

Le “reste du monde” a quant à lui crû de 13,9%. L’activité Global Retail s’est élargie l’an passé de 29 boutiques. Sur ce front, le potentiel d’expansion sur de nouveaux marchés est “immense”, selon M. Tanner. Le réseau de magasins en propre totalise 275 unités dans le monde, dont 35 boutiques Russel Stover.

Pas de mesures sur l’emploi

Pour 2015, Ernst Tanner confirme son objectif de croissance à moyen et long terme entre 6% et 8%. L’abolition du taux plancher a certes été une surprise, mais elle ne donnera pas lieu en Suisse à une augmentation du temps de travail ou à un gel de l’embauche, assure la direction.

Le groupe est toujours plus dépendant du marché nord-américain et, donc, moins de l’euro, explique-elle. Avec Russel Stover, le chocolatier de Kilchberg vise cette année plus de 40% de son chiffre d’affaires en Amérique. L’intégration devrait être finalisée “vers la fin de l’année”.

Après quoi, le groupe retournera à son objectif d’une hausse annuelle de la marge EBIT entre 20 et 40 points de base. Mardi, à la Bourse suisse, l’action nominative du chocolatier était en baisse, les analystes prévoyant des difficultés au niveau des marges cette année.

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