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Lisbonne garde le cap sur la croissance et la réduction du déficit

Les socialistes portugais, arrivés au pouvoir en novembre 2015, s'étaient engagés à "tourner la page" de la politique d'austérité mise en oeuvre par la droite à partir de 2011 (image d'illustration). KEYSTONE/AP/Francisco Seco sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement portugais a présenté vendredi soir un projet de budget pour 2018 qui doit lui permettre de continuer à la fois de réduire le déficit et de desserrer la ceinture des ménages. Il devrait profiter d’une embellie de la conjoncture économique.

Au bout de longues tractations avec ses alliés de la gauche radicale, le gouvernement socialiste a bouclé une loi de finances qui prévoit une baisse de l’impôt sur le revenu, une hausse des retraites et le dégel des promotions dans la fonction publique.

Dans le même temps, il s’engage à réduire le déficit public d’un peu plus de 700 millions d’euros, à 1% du produit intérieur brut (PIB) en 2018, contre 1,4% cette année. Il va aussi ramener la dette à 123,5% du PIB, contre 126,2% à la fin 2017.

Croissance de 2,6%

Tirée par le tourisme et la reprise en Espagne, son principal partenaire commercial, l’économie portugaise devrait afficher cette année une croissance de 2,6%, contre 1,4% en 2016, puis de 2,2% en 2018.

“Cette année, nous aurons certainement la plus forte croissance économique depuis le début du siècle et, encore une fois, le déficit le plus bas de notre démocratie”, instaurée en 1974, a déclaré le Premier ministre Antonio Costa, quelques heures avant la présentation du budget par son ministre des Finances Mario Centeno.

En 2016, le déficit a été ramené à 2% du PIB, passant pour la première fois depuis la création de la zone euro sous la barre des 3% fixée par les règles budgétaires européennes.

“Tourner la page” de l’austérité

“Nous sommes sur le bon chemin”, a souligné le chef du gouvernement avant d’énumérer ses priorités: “augmenter les revenus des familles, permettre aux entreprises d’investir, améliorer la qualité des services publics et de la protection sociale”.

“Ce budget se concentre sur le présent et n’offre pas des solutions d’avenir”, a regretté l’opposition de droite par la voix de l’ancienne ministre des Finances Maria Luis Albuquerque. Elle a affirmé que le niveau d’imposition global des Portugais allait augmenter par le biais des impôts indirects.

Arrivés au pouvoir en novembre 2015 grâce au soutien de la gauche radicale, les socialistes s’étaient engagés à “tourner la page” de la politique d’austérité mise en oeuvre par la droite à partir de 2011, quand le pays s’est retrouvé sous la tutelle de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros, qui a permis d’assurer le financement de l’Etat et du système bancaire, le Portugal avait dû appliquer un vaste programme de rigueur budgétaire et de réformes économiques sur trois ans.

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