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Loi Travail menacée par une seule motion de censure en France

La ministre Myriam El Khomri s'est montrée critique envers les frondeurs (archives). KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT sda-ats

(Keystone-ATS) Les députés de gauche opposés au projet de réforme du Code du travail en France ne sont pas parvenus mercredi à déposer une motion de censure contre le gouvernement distincte de celle de la droite. Il leur a manqué deux signatures.

Seuls 56 parlementaires ont signé ce texte, dont “au moins 30” socialistes, selon le député Laurent Baumel, qui s’est exprimé peu après l’heure fixée pour réunir le quota requis. “Au moins, on aura essayé de faire quelque chose”, a-t-il déclaré à la presse.

Réticents à voter avec la droite et le centre, les frondeurs socialistes voyaient là le seul moyen possible pour manifester leur hostilité au projet de loi Travail dans le cadre de l’article 49-3 de la Constitution.

Plus tôt dans la journée, Myriam El Khomri a jugé “inconcevable” que des députés socialistes “puissent dérouler le tapis rouge à la droite” en votant la motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls. La ministre française du Travail a récusé l’accusation de “passage en force” avec l’utilisation de l’article 49-3.

Des compromis

La ministre a ironisé sur “le temps de parole médiatique” accordé aux députés socialistes frondeurs, qui “n’est pas proportionnel à leur nombre au sein du groupe socialiste”. “Entendre de leur part systématiquement que nous sommes dans un projet de casse sociale, ce n’est absolument pas la réalité”, a-t-elle dit.

Myriam El Khomri a aussi expliqué avoir abouti à des “compromis” sur son projet et retenu “469 amendements” de députés. “Etre à l’écoute, ce n’est pas être à l’arrêt”, a-t-elle dit.

Le gouvernement a engagé mardi sa responsabilité sur ce projet de loi, qui sera adopté si la seule motion de censure, déposée par les groupes Les Républicains et UDI, ne réunit pas une majorité lors du vote prévu jeudi après-midi.

Durcir le mouvement

Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a engagé la responsabilité de son gouvernement pour passer en force sur le projet de réforme du Code du travail. Il devra affronter jeudi une motion de censure déposée par l’opposition de droite et du centre.

Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat CGT, a lui appelé à “durcir le mouvement” contre cette loi car “rien n’est terminé” malgré le recours par le gouvernement à l’article 49-3. “La mobilisation doit s’amplifier, nous sommes déterminés”, a-t-il insisté mercredi sur Europe 1.

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