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Lonza et Sanofi investissent 290 millions dans une usine à Viège

Le partenariat stratégique entre Sanofi et Lonza (ici le bâtiment administratif du groupe à Viège) se veut bénéfique pour l'ensemble des participants (archives). KEYSTONE/DOMINIC STEINMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Le fabricant bâlois de spécialités chimiques Lonza et le géant pharmaceutique français Sanofi vont construire une usine de production de médicaments biologiques à Viège (VS). Quelque 200 emplois seront créés d’ici à 2020.

L’investissement initial se chiffre à environ 290 millions de francs et sera partagé à parts égales entre les deux partenaires, ont-ils indiqué lundi dans un communiqué commun.

La construction, qui sera réalisée par Lonza, doit débuter cette année, sous réserve des approbations réglementaires. L’usine devrait être entièrement opérationnelle d’ici à 2020.

Lonza a déjà construit et cédé sous licence trois installations similaires aux Etats-Unis et à Singapour. Dans le cadre de ce “partenariat stratégique” sous la forme d’une coentreprise, les deux groupes disposeront chacun de 50% des capacités industrielles disponibles de l’usine.

Bonne nouvelle pour le Valais

Cette nouvelle usine de cultures cellulaires mammifères à grande échelle, dédiée à la production d’anticorps monoclonaux, sera installée à proximité d’un site existant de Lonza à Viège, berceau du groupe.

Lonza emploie plus de 10’000 collaborateurs à temps plein dans le monde, dont 2700 à Viège. L’annonce de cet investissement de 290 millions de francs représente une bonne nouvelle pour le site haut-valaisan.

“C’est un message fort”, a confié à l’ats le chef du département cantonal de l’économie Jean-Michel Cina. Le partenariat entre Sanofi et Lonza est un signe de confiance envers le Valais et les collaborateurs du site chimique de Viège.

Des hauts et des bas

Les sites industriels valaisans ont toujours connu des hauts et des bas. En 2015, Lonza annonçait la suppression de 90 emplois pour améliorer la compétitivité du site mise à mal par l’abolition du taux plancher. “Mais globalement il y a davantage de hauts que de bas”, estime Jean-Michel Cina. La politique cantonale joue aussi un rôle dans cette évolution.

Le Valais a beaucoup investi dans l’innovation, les pépinières d’entreprises, la formation, la recherche. Jean-Michel Cina y voit une “vraie politique pour maintenir l’attractivité du canton”. Peu à peu les sites se transforment et passent d’une chimie lourde à des biotechnologies à forte valeur ajoutée.

Partenariat flexible

Le partenariat entre Sanofi et Lonza doit laisser suffisamment de flexibilité et de marge de manoeuvre. Le groupe français bénéficiera, au besoin, d’un accès supplémentaire aux capacités de biofabrication pour répondre aux demandes croissantes de son portefeuille de produits thérapeutiques biologiques.

Quant à la firme rhénane, elle sera libre de commercialiser sa part des capacités, sous réserve que Sanofi n’en ait pas besoin. Elle pourra également commercialiser les capacités non exploitées par Sanofi, le cas échéant.

Secteur d’avenir

“Notre intention est de répondre aux besoins à long terme du marché en établissant une plateforme de fabrication de produits biologiques stratégiques de pointe. Le partenariat avec Sanofi est le premier volet de cette initiative”, explique Marc Funk, directeur de l’exploitation Pharma & Biotech de Lonza, cité dans le communiqué.

Avec cet accord, Sanofi prend encore un peu plus le virage des biomédicaments, des produits à très haute valeur ajoutée, considérés comme l’avenir de l’industrie pharmaceutique.

Environ 60% de son portefeuille de recherche et développement est constitué de produits biologiques, dont des anticorps monoclonaux, dans des domaines thérapeutiques comme les maladies cardiovasculaires, l’immunologie et l’inflammation, la neurologie et l’oncologie.

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