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M. Schneider-Ammann “très impressionné” par le programme vaudois

(Keystone-ATS) Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann visitait jeudi des structures vaudoises axées sur la réinsertion dans le monde du travail de jeunes adultes à l’aide sociale. Il s’est déclaré “très impressionné” par l’engagement des autorités cantonales.

“J’ai l’impression qu’on a vraiment trouvé un moyen pour rassembler les plus fragiles et les rétablir dans la société, a estimé le chef du Département fédéral de l’économie. Vaud est un canton très progressiste à ce niveau, les départements d’Anne-Catherine Lyon, Philippe Leuba et Pierre-Yves Maillard se renforcent pour donner une chance à ces jeunes qui ont besoin de soutien.”

Le conseiller fédéral s’exprimait devant les médias après avoir visité Scenicprod à Lausanne, qui fait partie du programme vaudois de formation pour jeunes adultes en difficulté (FORJAD). Dans ce cadre, des personnes de 18 à 25 ans, bénéficiant du revenu d’insertion, travaillent en commun sur une pièce de théâtre, tout en préparant parallèlement un projet professionnel individuel.

Coacher les jeunes

Le FORJAD constitue la réponse de l’Etat de Vaud au problème des jeunes à l’aide sociale, dont plus de 70% n’ont aucune formation professionnelle. Le programme consiste donc à aider ces jeunes à formuler un projet professionnel, à trouver un apprentissage, puis à les coacher durant et après leur formation.

Le taux de réussite global du processus de formation est de 65%, selon des chiffres du FORJAD. Une étude de 2014 a en outre établi que plus de 80% des diplômés de ce programme avaient quitté l’aide sociale. A l’inverse, quelque 30% des bénéficiaires ne trouvent pas d’apprentissage, et sont orientés vers d’autres formes d’aide comme l’assurance invalidité (AI).

Investissement durable

“L’entier du programme revient au maximum à 50’000 francs par jeune, ce qui représente un an et demi d’aide sociale”, a déclaré le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard. “Cela peut sembler beaucoup, mais il faut voir qu’une fois qu’un jeune a son CFC, on est tranquille. Quelqu’un qui reste toute sa vie à l’aide sociale va coûter beaucoup plus cher”, a ajouté le socialiste.

Les jeunes qui ont participé à Scenicprod depuis 2007 ont obtenu des CFC de vendeurs, peintres, poseurs de sol ou encore dessinateurs. “Au départ, cela ne semble pas logique de passer par du théâtre pour trouver un job”, a déclaré la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon. “Mais il faut comprendre qu’on doit parfois prendre des chemins peu orthodoxes pour trouver sa place sur le marché du travail.”

Conséquences du 9 février

Plus largement, la visite vaudoise de Johann Schneider-Ammann s’inscrivait dans le cadre de l’initiative nationale visant à optimiser l’utilisation de la main-d’oeuvre des résidents suisses.

Le Bernois a admis que sa venue était en partie liée au vote du 9 février, sur l’immigration de masse. “Le peuple a demandé à la Confédération et aux cantons de plus s’engager pour former et intégrer les indigènes dans le marché du travail.”

Il a toutefois réfuté qu’il ne s’agissait que de cela. “Déjà en 2011 nous avons lancé une initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié, et nous y travaillons toujours”, a rappelé le ministre de l’économie.

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