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Maladies respiratoires en hausse dans le monde

Plus de la moitié de l'humanité est dépendante du feu de bois pour cuisiner et se chauffer, avec pour conséquence un risque accru de maladies respiratoires (image symbolique). KEYSTONE/AP/Petar Petrov sda-ats

(Keystone-ATS) Les cas de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d’asthme sont en hausse dans le monde, selon une étude internationale portant sur 1990 à 2015. La charge pourrait être allégée avec des efforts de prévention et de traitement, critiquent les chercheurs.

Au total, ce groupe de maladies respiratoires a coûté la vie à 3,6 millions de personnes en 2015, selon ces travaux publiés dans la revue britannique The Lancet Respiratory Medicine. Les principaux facteurs de risque sont le tabagisme et la pollution de l’air, ainsi que la cuisine et le chauffage au feu de bois, qui concerne plus de la moitié de l’humanité.

Selon l’équipe de Theo Vos, de l’Université de Washington à Seattle, c’est en effet surtout dans les pays en développement qu’une hausse est constatée. Bien que la prévalence globale et la mortalité aient baissé depuis 1990, les chiffres sont à la hausse en raison de la croissance de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie.

En 2015, 3,2 millions de personnes ont succombé à la BPCO, 400’000 de plus qu’en 1990 (+11,6%). Le nombre de malades est quant à lui passé de 121 à 174,5 millions (+44,2%) durant ces 25 ans. Pour l’asthme, la mortalité a baissé de 26,6% (de 550’000 à 400’000 décès) tandis que la prévalence augmentait de 12,6% (318 à 358 millions).

Les pays les plus touchés par la BPCO sont la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Inde, le Lesotho et le Népal. L’asthme est le plus répandu en Afghanistan et République centrafricaine ainsi qu’aux Îles Fidji et Kiribati.

Pour la Suisse, une légère hausse de la prévalence de la BPCO est observée: de 2525 cas pour 100’000 habitants en 1990, elle a passé à 2621 en 2015. L’asthme par contre a reculé de 7500 à 6000 cas pour 100’000 habitants.

Meilleure coordination

Les scientifiques soulignent la difficulté d’établir une statistique précise à cause de divergences dans la définition de la BPCO et de l’asthme d’un pays à l’autre. Une meilleure coordination permettrait d’éviter des erreurs de diagnostic ou des traitements inadéquats, selon ces chercheurs. De nombreux cas ne sont pas reconnus, selon eux.

En Suisse, une personne sur dix âgée de plus de 40 ans serait touchée par la BPCO, les fumeurs principalement, selon la Ligue pulmonaire. La maladie, une obstruction lente et progressive des voies aériennes et des poumons, peut se développer insidieusement pendant des années sans qu’on ne s’en rende compte.

Les premiers symptômes sont des expectorations et de la toux, surtout le matin, ainsi que de la dyspnée, soit une gêne, voire une détresse respiratoire dans les cas les plus avancés. La maladie est incurable, mais il est possible d’en ralentir la progression et de limiter ses effets pénibles. Plus l’intervention est précoce, plus les chances sont bonnes d’obtenir un résultat.

Prendre des mesures

Bien qu’elles puissent être évitées et traitées, ces pathologies ne bénéficient pas de la même attention que par exemple les maladies cardio-vasculaires, le cancer ou le diabète, déplore Theo Vos. Les auteurs invitent les Etats à prendre des mesures.

Dans un commentaire accompagnant l’étude, Onno van Schayck, de l’Université de Maastricht (NL), suggère de s’intéresser à la pollution de l’air dans les lieux fermés due à l’utilisation de feux de biomasse pour la cuisine, en particulier dans les bidonvilles. On estime que d’ici 2040, 1,8 milliard de personnes dépendront encore de ce mode de cuisson et de chauffage.

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