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Manif contre la reconnaissance d’Uber comme centrale d’appels

Des conducteurs de taxi de la région de Lausanne ont manifesté leur colère mardi sur la place de la Riponne. Ils ne veulent pas que la société soit reconnue comme centrale d'appels. KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Environ 70 chauffeurs de taxi de la région lausannoise ont garé leur véhicule sur la Place de la Riponne où ils ont entamé un concert de klaxons. Ils dénoncent la récente reconnaissance d’Uber comme centrale d’appels.

“Uber, c’est un des cas de dumping salarial et social les plus importants de l’histoire de la Suisse”, a martelé au mégaphone Roman Künzler, responsable chez Unia de la branche transport et logistique. La décision de reconnaître la société comme centrale d’appels est “loin d’être réfléchie”, a-t-il regretté.

“Aujourd’hui, nous avons déjà des salaires de misère”, s’est plaint un conducteur de taxi. “Plus personne n’arrive à s’en sortir, à payer ses charges sociales”. “Uber introduit un statut de faux indépendant qui démunit tous les travailleurs”, a abondé le responsable d’Unia.

Rectifier le tir

Aux côtés de politiciens de gauche comme Benoît Gaillard (PS), Hadrien Buclien (EàG) ou Marc Vuilleumier (EàG), le syndicaliste a réclamé que le tir soit rectifié. Il veut un retour en arrière sur les modifications du règlement, des conditions de travail “dignes” ainsi que l’égalité des chauffeurs devant les contrôles.

Pour mémoire, la semaine dernière on apprenait que la commission administrative de l’association intercommunale avait validé la demande d’enregistrement de la société Uber comme centrale d’appels dans la région. Concrètement, cette décision l’autorise à attribuer des courses dans l’arrondissement de l’association à tous les chauffeurs bénéficiant d’une autorisation d’exercer.

Unia y voit une concurrence déloyale “dans une branche déjà très précaire”. Le syndicat estime que la reconnaissance d’une centrale d’appels dont le siège est l’étranger ouvre la porte du marché lausannois à tous les acteurs internationaux, sans aucun moyen de contrôle.

Pour rappel, un projet de loi discuté en commission exige qu’une centrale d’appels ait un siège en Suisse. Le plénum devrait discuter du sujet à la rentrée, pour une application espérée en 2019.

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