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Manif de soutien aux médecins licenciés par Managua

"Arrêtez les abus", "Vive les médecins", "Ils sont médecins, pas terroristes", ont scandé sur environ 4 kilomètres des milliers de Nicaraguayens anti-gouvernementaux parmi lesquels se trouvaient des médecins en blouse blanche. KEYSTONE/EPA EFE/ESTEBAN BIBA sda-ats

(Keystone-ATS) Des milliers de personnes ont défilé samedi à Managua pour soutenir les médecins licenciés par le gouvernement. On leur reproche d’avoir soigné les opposants blessés au cours des manifestations qui, depuis mi-avril, ont fait 317 morts et au moins 2000 blessés.

“Arrêtez les abus”, “Vive les médecins”, “Ils sont médecins, pas terroristes”, ont scandé sur environ 4 kilomètres les manifestants anti-gouvernementaux, parmi lesquels se trouvaient des médecins en blouse blanche. La majorité des participants portaient un masque ou un foulard afin de masquer leurs visages par crainte d’éventuelles représailles.

Une centaine de médecins ont déclaré avoir été licenciés des hôpitaux publics de plusieurs villes du pays pour avoir porté secours à des personnes blessées lors des manifestations.

Ce qui s’est passé “est une horreur”, a déclaré à l’AFP l’ex-ministre de la Santé (1982-1985) Lea Guido, rappelant que des manifestants blessés par balles sont morts en raison d’un refus de soins dans certains hôpitaux. “C’est criminel de refuser l’accès aux services médicaux, les hôpitaux deviennent des prisons et des outils de la répression”, a-t-elle ajouté.

La dissidente sandiniste Monica Baltodano a qualifié de “barbare” les actions du gouvernement. Selon elle, M. Ortega “a ordonné aux directeurs des hôpitaux de ne pas soigner les manifestants, et il demande maintenant des listes des personnes blessées afin de les poursuivre, c’est très grave”.

Les pro-Ortega manifestent aussi

Simultanément, des milliers de personnes favorables au président Daniel Ortega ont manifesté à l’appel du gouvernement pour demander “justice pour les victimes du terrorisme”. Elles se sont rassemblées dans une autre partie de la capitale, devant le siège de l’Université d’Amérique centrale, à l’appel du gouvernement, pour demander “justice pour les victimes du terrorisme”.

Un camion menait ce cortège dans lequel les manifestants brandissaient des pancartes qualifiant les militants anti-gouvernementaux de “putschistes” et de “terroristes” responsables, selon eux, de la plupart des morts au cours de la récente vague de violences.

Le Nicaragua est en proie depuis le 18 avril à un mouvement de contestation antigouvernementale durement réprimé. Le président Ortega est accusé d’avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui est vice-présidente, une dictature marquée par la corruption et le népotisme.

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