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Manifestation à Barcelone: 1,4 million de participants

(Keystone-ATS) Près d’un million et demi de personnes (1,4 million) ont participé vendredi à une grande manifestation indépendantiste. Elle a eu lieu à l’occasion de la journée nationale de la Catalogne, la Diada, à Barcelone, selon la police municipale.

Vers 17h30, 15 minutes après le début de ce grand rassemblement emplissant une artère de la ville la police locale a compté 1,4 million de personnes. La préfecture, représentant le gouvernement central, n’était pas en mesure de confirmer ce chiffre.

En 2014, lors de la même manifestation, Madrid et Barcelone ont fait état d’évaluations contradictoires sur le nombre de participants à la manifestation nationaliste. La préfecture du gouvernement espagnol a estimé à entre 470’000 et 520’000 le nombre de manifestants, alors que la mairie de la ville du nord-est de l’Espagne, tenue par les nationalistes, avançait le chiffre de 1,8 million.

Les participants ont célébré ce vendredi une journée nationale de la Catalogne, ou “Diada”, très spéciale, persuadés de son caractère “historique”, deux semaines avant un scrutin centré sur la sécession.

Décidés à partir

Une large flèche jaune portée par des bénévoles a fendu la foule sur cinq kilomètres dans la deuxième ville d’Espagne, pour s’emboîter dans une scène blanche, triangulaire. Un symbole évoquant, selon les organisateurs, l’élan vers une république indépendante, défaite du joug du royaume d’Espagne.

Les discours se sont ensuite succédé à cette tribune, de partisans d’un nouveau pays, Catalans d’origine ou d’ailleurs même des Etats-Unis, comme Liz Castro, éditrice et écrivain américaine qui, évoquant Thomas Jefferson, a scandé: “We want our independent state”. “Nous voulons un Etat indépendant”.

“Nous sommes décidés à partir”, a clamé Jordi Sanchez, autre figure du mouvement, président de l’association indépendantiste ANC (Assemblée nationale catalane). “In-de-pen-den-cia”, chantait la foule.

Plébiscite

“Nous ne demandons pas la lune”, avait affirmé plus tôt le président de l’exécutif catalan, Artur Mas, devant la presse internationale. “Nous aspirons à ce que la plupart des nations européennes ont déjà, c’est-à-dire un Etat”.

M. Mas et ses colistiers ont formé une coalition indépendantiste du centre droit à la gauche radicale. Ils ont présenté les élections régionales du 27 septembre comme un plébiscite, pour ou contre leur projet de conduire la Catalogne vers la sécession en seulement 18 mois.

Président opposé

Depuis 2012, la région n’a eu de cesse de réclamer un référendum, sur le modèle des consultations sur la souveraineté du Québec et de l’Ecosse, qui se sont soldées par la victoire du non. Le président du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, l’a toujours refusé, faisant valoir qu’il revient à tous les Espagnols de se prononcer sur l’unité du pays.

Mais le Parti populaire (PP, droite) qu’il dirige prend désormais très au sérieux ce scrutin. Les visites de ministres se succèdent dans la région de 7,5 millions d’habitants qui représente 19% du PIB de l’Espagne et d’où partent 25% des exportations.

Jeudi à Barcelone, son ministre des Affaires étrangères Jose Manuel Garcia Margallo avait surpris en se disant favorable à une réforme constitutionnelle avec davantage d’autonomie fiscale pour la Catalogne, vieille revendication de Barcelone.

Il a été démenti vendredi par son collègue de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz. “Ce n’est pas en ligne avec la position officielle du parti” populaire, a-t-il dit.

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