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Manifestation: le gouvernement birman s’excuse auprès des moines

(Keystone-ATS) Le gouvernement birman a demandé pardon aux responsables du clergé bouddhiste après la dispersion violente d’une manifestation contre une mine de cuivre chinoise, a indiqué la presse officielle samedi. Des dizaines de moines avaient été blessés, dont certains grièvement.

Cet événement lors duquel au moins 99 moines et 11 autres personnes ont été blessées est une “grande douleur” pour le gouvernement, a déclaré le ministre des Affaires religieuses Myint Maung, cité par le quotidien “New Light of Myanmar”.

Lors d’une cérémonie avec des moines parmi les plus importants du pays, il “a demandé pardon pour les moines et les novices blessés”, dénonçant l'”incompétence” des autorités, a ajouté le journal.

Mais alors que les images de graves brûlures dont souffrent certains moines ont provoqué la colère de l’opinion publique, le ministre n’est pas allé jusqu’à s’excuser pour la répression de la manifestation elle-même.

Ce rassemblement contre la mine de Monywa, dans le nord du pays, incluait une dimension “politique” et le gouvernement s’est occupé des blessés “avec la conscience claire”, a-t-il indiqué

Commission d’enquête

Fin novembre, pendant la nuit, la police avait dispersé environ 300 personnes qui exigeaient l’abandon du projet minier en dénonçant notamment l’insuffisance des indemnisations pour les saisies de terres.

Près de 200 personnes, dont une quarantaine de moines, ont à nouveau manifesté samedi à Rangoun pour dénoncer cette répression. “De nombreux moines saluent les excuses des responsables. Mais ils veulent aussi les voir s’excuser en personne auprès des moines blessés”, a commenté Ye Min Oo, un participant.

La chef de file de l’opposition Aung San Suu Kyi qui avait réclamé des excuses, a été nommée présidente d’une commission chargée d’enquêter sur la répression et sur le projet minier contesté.

Cette semaine, elle a indiqué que les causes des blessures des manifestants n’étaient pas claires à ce stade. Le régime a nié les accusations de médias birmans évoquant des armes chimiques.

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