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Micro puces espionnes: Lenovo plonge en Bourse à Hong Kong

Des rumeurs sur des puces espionnes implantées par Pékin dans des ordinateurs à destination des Etats-Unis ont fait plonger en Bourse des valeurs technologiques comme Lenovo, mais aussi ZTE et HTC (archives). KEYSTONE/EPA/RAINER JENSEN sda-ats

(Keystone-ATS) Le géant chinois des PC Lenovo a plongé vendredi en Bourse, entraînant dans son sillage d’autres entreprises asiatiques du secteur, après une information sur l’usage par Pékin de micro puces insérées dans des ordinateurs américains pour en voler la technologie.

Ces minuscules puces informatiques ont été insérées dans des objets fabriqués en Chine à destination des géants américains Amazon et Apple, et potentiellement d’autres entreprises et agences gouvernementales, selon une information publiée hier par l’agence Bloomberg News.

Vendredi matin, Lenovo perdait plus de 17% à la Bourse de Hong Kong, tandis que l’équipementier télécom chinois ZTE plongeait de 11,4% et qu’AAC Technologies reculait de presque 2%. A Taipei (Taïwan), HTC décrochait de 3,6%, Realtek de presque 7%, et Delta Electronics de 4,5%.

“Les produits électroniques produits en Chine peuvent être vus comme non sécurisés suite à cette information, et l’ensemble des actions du secteur a plongé à cause de cela”, indique Ray K W Kwok, analyste chez CGS-CIMB Securities Hong Kong.

Avec environ un tiers de son chiffre d’affaires réalisé en Amérique du Nord, Lenovo pourrait particulièrement souffrir.

L’ombre de la guerre commerciale

De son côté, ZTE peine à renflouer ses pertes de l’année, après avoir perdu 40% en juin, l’administration Trump accusant le groupe chinois d’avoir violé des embargos contre l’Iran et la Corée du Nord. Elle avait interdit toutes les ventes de composants électroniques américains à ZTE, mettant en péril l’existence du groupe chinois. Ces restrictions avaient été levées en juillet.

L’affaire des micro puces espionnes “montre que la guerre commerciale sino-américaine n’est pas uniquement fondée sur l’intérêt de Donald Trump pour la taille de la balance commerciale bilatérale entre la Chine et les Etats-Unis”, analyse Ray Attrill, de la National Australia Bank.

“Il s’agit beaucoup plus d’une affaire géopolitique, qui est également liée au désir de la Chine de dominer la sphère technologique. Cela signifie qu’une issue rapide au conflit commercial sino-américain n’est pas réaliste”, continue-t-il.

La Chine et les États-Unis se livrent depuis plusieurs mois une guerre commerciale.

Jeudi, Washington a accusé Pékin d’agression économique à coups de “vols” de technologies, d’agression militaire notamment en mer de Chine du Sud, de violations croissantes des droits de l’homme et, surtout, d’ingérence politique afin d’obtenir le départ du président américain Donald Trump.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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