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Migrants: l’ONU alerte la Grèce sur les violences sexuelles

Les centres de réception sur les îles grecques restent confrontés à la surpopulation malgré quelques avancées récentes saluées par l'ONU. KEYSTONE/AP InTime News/DIMITRIS TOSIDIS sda-ats

(Keystone-ATS) La surpopulation des centres de réception de migrants sur les îles grecques contribue à des violences sexuelles. L’ONU a appelé vendredi à Genève les autorités à en faire davantage après plus de 150 cas observés en 2017.

Au total, 622 rescapés de violences sexuelles ou sexistes ont été totalisés l’année dernière sur ces îles. Parmi eux, au moins 28% des cas ont eu lieu après l’arrivée sur le territoire grec.

Mais leur nombre est probablement plus élevé, a expliqué devant la presse une porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). “Il est très difficile pour nous de donner un chiffre exact”, a-t-elle dit. Toutes les victimes ne partagent pas les violences auxquelles elles ont été confrontées.

Plus de 5400 migrants restent accueillis dans des abris inadaptés, deux fois plus que la capacité de ces sites. “Le problème central est la surpopulation et la sécurité”, ajoute la porte-parole. Aussi longtemps que ces questions ne seront pas résolues, les femmes, notamment, seront exposées à des violences, selon elle.

Près de 40 accusations liées au HCR dans le monde

Le gouvernement avait repris la responsabilité des centres de réception. Si le HCR salue des avancées ces dernières semaines avec l’accélération des acheminements vers le reste du pays, il appelle à “d’autres étapes”.

Il demande notamment de ne pas forcer les femmes à partager un abri avec des hommes qu’elles ne connaissent pas. Et de garantir une séparation dans les zones où ces personnes se douchent. Il faut étendre le soutien moral, et étoffer le dispositif policier, dont la présence de femmes, ou le personnel en charge de la lutte contre les violences sexuelles.

Dans le monde, 39 accusations de violences ou d’exploitation sexuelles ont été lancées en 2017 contre le HCR et ses partenaires, dit la porte-parole. Dix-neuf sont liés à l’agence onusienne et 20 à des institutions avec lesquelles elle collabore.

Sur le total, 16 investigations ont été ouvertes, 15 sont évaluées et 8 ont été rejetées sans suite. Les cas constitués sont transmis aux autorités judiciaires des pays concernés. En 2016, un collaborateur avait été renvoyé. Des sanctions doivent être décidées contre un autre employé.

Et des affaires ont aussi lieu à l’intérieur du HCR. En 2017, deux personnes ont été congédiées, dit la porte-parole.

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