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Migrants: Rome met la pression sur l’UE et obtient un partage

Le ministre italien de l'intérieur, Matteo Salvini, s'en est pris à Malte (archives). KEYSTONE/EPA/DANIEL KOPATSCH sda-ats

(Keystone-ATS) Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a mis samedi la pression sur ses partenaires de l’UE pour qu’ils prennent en charge une partie des 450 migrants se trouvant dans les eaux italiennes. Il a obtenu une réponse positive de la France et de Malte.

“La France et Malte prendront chacune 50 des 450 migrants transbordés sur deux navires militaires. Très rapidement les offres d’autres pays européens arriveront”, a écrit M. Conte sur sa page Facebook.

Le chef du gouvernement revendique ce succès “après une journée de contacts téléphoniques et écrits avec tous les 27 leaders européens”. Il affirme leur avoir rappelé “la logique et l’esprit de partage contenus dans les conclusions du Conseil européen de fin juin”.

“L’urgence de sauver des vies”

M. Conte ajoute à ce commentaire une copie de la lettre adressé à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, et Donald Tusk, président du Conseil européen. “Dans ce contexte qui voit l’Italie toujours en première ligne face à l’urgence de sauver des vies humaines en mer, je te demande un signe clair de partage de la responsabilité de la gestion du phénomène migratoire”, écrit M. Conte dans cette lettre.

Cette annonce semble mettre un terme à l’incertitude qui entourait le sort des 450 migrants depuis qu’ils ont été secourus et devrait pouvoir leur ouvrir l’accès à un port italien. Dans un premier temps le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini avait insisté auprès de M. Conte pour que les deux navires aient pour instruction de “faire route vers le sud, la Libye ou Malte”.

Zone d’intervention maltaise

Une embarcation de bois avec 450 migrants à bord partis depuis la Libye a été repérée vendredi à l’aube dans les eaux internationales mais dans la zone d’intervention maltaise. Dans un échange de messages, courriels et appels téléphoniques entre les autorités des deux pays Rome a tenté vendredi de faire prendre la responsabilité de ces migrants à Malte.

La Valette a répliqué en affirmant que l’embarcation était bien plus proche de l’île italienne de Lampedusa que de son propre territoire, soulignant que les migrants ne voulaient pas d’aide maltaise mais souhaitaient poursuivre leur route vers l’Italie.

En poste depuis le 1er juin, Matteo Salvini, qui veut réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, a décidé il y a un mois d’interdire l’accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée. Il souhaite désormais élargir cette interdiction aux navires des missions internationales en Méditerranée, la position de l’Italie étant de partager avec l’UE la gestion des flux migratoires.

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