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Moins d’un mois après les attentats, Eagles of Death Metal à Paris

(Keystone-ATS) Moins d’un mois après les attentats, le groupe de rock californien Eagles of Death Metal, qui jouait au Bataclan à Paris au moment de l’attaque du 13 novembre, était de retour lundi soir dans la capitale française. Il a participé à un concert de U2 à Bercy.

Mardi, ils sont allés se recueillir devant la salle de spectacle où 90 personnes ont été tuées, a constaté un journaliste de l’AFP. Très émus, les Eagles of Death Metal se sont inclinés devant l’entrée du Bataclan, masquée par une bâche, et se sont attardés devant les innombrables messages d’hommage aux victimes jonchant le sol.

Les membres du groupe sont restés sur place une quinzaine de minutes, sous une pluie fine. Le chanteur Jesse Hughes a déposé une fleur et les membres du groupe se sont embrassés. Ils sont ensuite repartis, sous les applaudissements des badauds, dans un convoi de plusieurs limousines pour une destination inconnue.

“Nous t’aimons, Paris!”

Les Eagles of Death Metal, dont la venue n’a été confirmée qu’à la toute dernière minute, sont montés sur scène lundi soir à la fin du concert pour chanter devant une salle comble, à l’invitation des Irlandais de U2.

“Est-ce que vous passez un bon moment?”, a demandé au public Jesse Hughes, le chanteur des Eagles of Death Metal. Les deux groupes ont ensuite entonné sous les ovations “People have the power” de Patti Smith, qui les avait précédés la veille sur la même scène.

Les Californiens ont enchaîné avec “I Love You All The Time”, de leur propre répertoire. “Merci à U2 de nous donner cette occasion”, a lancé Jesse Hughes. “Nous t’aimons, Paris!”.

“C’est génial qu’ils soient de retour aussi vite. C’est un vrai pied-de-nez aux terroristes”, ont commenté Marie-Jeanne Miens et son compagnon Martial Perz, des fans de la première heure de U2, venus du nord de la France pour assister au concert.

Un hommage en images

Le magazine américain Billboard avait annoncé dès vendredi le déplacement des “EODM” à Paris. Mais les organisateurs ont gardé le silence jusqu’au bout, entretenant le doute sur leur présence au concert.

Pendant près de deux heures, les membres de U2, qui étaient eux aussi à Paris au moment des attentats, avaient auparavant enchaîné leurs tubes dans un concert tout en symboles, ponctué de vidéos de villes marquées par les guerres, de Londonderry en Irlande du Nord à Kobané en Syrie.

Bono, le leader de U2, s’est adressé à plusieurs reprises en français au public. “Nous sommes tous Parisiens ce soir”, a-t-il déclaré, reprenant à plusieurs reprises la devise de la République française: “liberté, égalité, fraternité”. Les noms des victimes des attentats se sont affichés sur un écran géant en bleu, blanc, rouge quand il s’est mis à chanter “Ne me quitte pas” de Jacques Brel.

Dans la salle, de nombreux spectateurs étaient munis de drapeaux français.

Retransmis aux Etats-Unis

Un important dispositif policier avait été déployé lundi soir à l’extérieur de l’enceinte qui peut accueillir jusqu’à 20’000 personnes, pour assurer la sécurité du spectacle et les spectateurs ont dû se soumettre à des fouilles pour rentrer dans la salle. Le concert devait être filmé et retransmis le jour même aux Etats-Unis sur HBO.

Le 13 novembre, les Eagles of Death Metal jouaient au Bataclan devant près de 1500 personnes quand un commando était entré dans la célèbre salle de concert et avait ouvert le feu, faisant 90 morts, dont le responsable commercial du groupe Nick Alexander et trois membres de leur maison de disques.

Selon leur maison de disques, “EODM”, qui est devenu, bien malgré lui, un symbole de liberté depuis l’attentat, va reprendre sa tournée européenne, interrompue après l’attaque du Bataclan, en février. “Je veux être le premier groupe à jouer au Bataclan quand il rouvrira”, a récemment assuré Jesse Hughes au site Vice.

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